Abdelilah Fadili, directeur financier de Sonasid Les Inspirations ECO : Comment l'activité de Sonasid s'est présentée durant l'année 2016 ? Abdelilah Fadili : Pour l'année écoulée, Sonasid a réalisé une activité en baisse qui se traduit par un chiffre d'affaires en repli de 13%, atteignant un montant total de 3,10 MMDH. Cette baisse de l'activité s'explique essentiellement par le recul des prix de vente exercés par la surcapacité de l'offre dans le marché local et international. Nous avons pu atténuer les pertes des marges d'activité durant le deuxième semestre de 2016, et nous espérons que cette tendance va se poursuivre durant l'année en cours. Qu'en est-il des fondamentaux de la société ? Dans une conjoncture difficile, les entreprises se focalisent plus sur la situation bilancielle que sur la situation des comptes des résultats, c'est ce que nous avons tenté de faire durant l'année écoulée. Ainsi, malgré le recul des bénéfices, Sonasid continue de bénéficier de solides fondamentaux, qui se traduisent par un fonds de roulement positif, et une bonne maîtrise du besoin en fonds de roulement. Cela conforte notre état bilanciel général, avec une trésorerie excédentaire qui peut nous permettre de, facilement, réaliser des investissements de développement de manière sereine. Comment comptez-vous faire face au dumping, surtout de la part de la Chine et de la Turquie qui subventionnent les entreprises du secteur ? Le dumping dans le secteur où nous évoluons a été observé partout ailleurs, ce qui a induit à un grand mouvement de protectionnisme de la part des Etats, dont notamment les Etats-Unis, les pays européens et l'Algérie. Je pense qu'il est grand temps pour le Maroc aussi d'appliquer ce type de mesures afin de protéger le marché local. En ce sens, on doit travailler avec le gouvernement pour protéger ce secteur et les entreprises marocaines. Le retard de formation du gouvernement pourrait-il avoir un impact négatif sur votre activité ? En effet, nous observons que durant l'exercice en cours, il y a un retard dans le lancement des chantiers, nous espérons donc que ces derniers démarrent au plus vite dès la formation du nouveau gouvernement. Quels sont vos projets actuels ? Nos projets pour le moment portent surtout sur le volet opérationnel, qui se traduit par l'optimisation des coûts, notamment les coûts énergétiques, avec la hausse de 98% de l'éolien dans notre composante énergétique. La diversification de nos produits et marchés, tout en préservant notre part actuelle de marché est en tête des priorités. De même, nous comptons accentuer notre ouverture à l'export. Quelles sont vos perspectives pour le reste de l'année ? Nous pensons que le marché ne connaîtra pas de grandes croissances, de notre côté, nous anticipons une stabilité de l'activité. Du côté de Sonasid, nous nous attendons à atteindre les volumes habituels, autrement dit, il n'y aura pas de grandes différences entre cette année et l'année 2016. Toutefois, on n'est jamais à l'abri de la menace d'une concurrence externe, à cause de l'import, il faut donc absolument protéger nos parts de marché, et le marché local. Baisse des résultats Des résultats dans le rouge pour le spécialiste du bâtiment et matériaux de construction, Sonasid. En effet, le chiffre d'affaires de la société cotée sur la place casablancaise recule de 12% à 3,01 MMDH, contre 3,42 MMDH en 2015, en raison de la baisse du prix de vente moyen. «La baisse des prix de vente a impacté le chiffre d'affaires de Sonasid, chutant de 13%, suite à la surcapacité de l'offre tant au niveau mondial que national», nous a confié Abdelilah Fadili, directeur financier de Sonasid, lors d'une conférence tenue le jeudi 30 mars 2017 à Casablanca. De son côté, l'Ebitda s'améliore de 13% à 123 MDH contre 109 MDH en 2015. Du côté de l'activité, celle-ci fait ressortir un résultat d'exploitation qui progresse très fortement et redevient positif à 5 MDH, comparés à -47 MDH une année auparavant. Malgré cette embellie du résultat d'exploitation, le résultat net ressort déficitaire à -46 MDH, contre -37 MDH il y a un an. Du côté des agrégats consolidés, ceux-ci suivent la même tendance avec un chiffre d'affaires en retrait, passant de 3,5 MMDH en 2015 à 3,11 MMDH en 2016. Le résultat net part du groupe s'est, quant à lui, maintenu en terrain négatif à -62 MDH.