Après Nantes, c'est au tour d'Agadir d'accueillir la seconde édition du sommet mondial des acteurs de la société civile contre le changement climatique. La convention portant sur l'organisation, du 11 au 13 septembre, à Agadir, de ce rendez-vous des acteurs non-étatiques, a été officiellement paraphé, ce lundi, à la wilaya de la Région Souss-Massa, par l'Association Climate Chance et le Conseil régional Souss-Massa. Près de 3.000 personnes, appartenant à des ONG, associations, collectivités, organismes publics et entreprises sont attendues pour participer à cet événement qui interviendra avant la prochaine assemblée des Nations Unies et la COP23, prévue à Bonn. «Ce sommet des acteurs non-étatiques sera l'occasion, moins d'un an après la COP22 tenue à Marrakech et juste avant la COP23, de faire le bilan de l'avancement des initiatives engagées et de redynamiser l'implication des acteurs du climat», commente Brahim Hafidi, président du Conseil régional Souss-Massa. À cet égard, à l'instar de Nantes, une déclaration collective d'Agadir des acteurs du climat sera prononcée à la fin de ce sommet en plus de l'appel à contributions, qui sera prochainement lancé par les organisateurs du Climate Chance, afin de recueillir plus de 300 contributions dans le cadre des ateliers, plénières et side-events qui marqueront les trois journées de cette manifestation. «Ce qui fait l'atout de ce sommet, c'est qu'il est la seule plateforme au monde qui regroupe les acteurs non-étatiques. Ces derniers, font des propositions communes, mais aussi ils exercent une force de lobbying dans les différentes COP afin de mettre en application les différentes propositions hiérarchisées», estime de son côté Ronan Dantec, sénateur de la Loire Atlantique et président de l'association Climate Chance. Néanmoins, l'objectif de l'évènement marqué par la présence de Jean Jozel, vice-président du GIEC et Prix Nobel de la paix en 2007 est également de mobiliser les acteurs africains. «Aujourd'hui, les changements climatiques nous font perdre 1,6 point de PIB. Demain, si ces changements s'accélèrent, nous perdrons 4 points de PIB si nous ne mettons pas en œuvre l'Accord de Paris. C'est pourquoi, avec le Climat Chance, nous avons une seconde opportunité de mobiliser les acteurs non-étatiques qui sont responsables de 80% de l'action climatique», alerte Hakima El Haite, ministre déléguée de l'Environnement et Championne Climat pour le Maroc. Ce que réclament les réseaux d'acteurs non-étatiques Les peuples autochtones Suite à la création d'une plateforme dédiée lors de la COP22 à Marrakech, ce groupe demande du soutien dans l'agriculture et les projets d'énergies renouvelables à petite échelle. Les Réseaux d'Actions Climatiques Ce groupe veut que les discussions se poursuivent sur les thèmes de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, avec un engagement plus effectif des pays du Nord et des institutionnels dans la finance pour l'adaptation. Les gouvernements locaux et autorités municipales Pour ce groupe, il faut poursuivre l'engagement des parties non-constituantes, impliquer davantage les ministères des affaires étrangères sur le nouvel agenda urbain, continuer le travail de terrain et faciliter les rapports avec le comité de pilotage des Îles Fiji. La Jeunesse La jeunesse veut être associée à la conception des documents techniques et demande à ce que la société civile soit associée à l'élaboration des bourses scolaires. Le monde des affaires Ce groupe veut savoir comment le monde des affaires peut contribuer à aider la société civile ? Il demande à organiser une journée de réflexion et d'échange avec les champions et deux à trois journées sur l'innovation. Le grand groupe des travailleurs et des syndicats Ces derniers appellent à un remplacement du travail en silo par un travail plus partagé. Ils veulent aussi que le thème de la transition énergétique et emploi soit inscrit dans l'agenda de l'action des COP. Femmes et genre Ce groupe se réjouit de l'organisation de la Journée internationale des femmes sur l'action climatique à Marrakech. Il demande toutefois que les droits des femmes soient plus respectés notamment dans la parité des participations. Les agriculteurs Ils demandent plus de mobilisation pour l'agriculture pour surmonter les barrières par rapport aux prises de décisions et à faire participer plus de femmes. Les universités Les universitaires demandent la mise en place d'un agenda de la recherche et un déploiement des fonds pour le financement de ses recherches en liaison avec la société civile.