Dans le sillage de l'allègement du déficit budgétaire, et bien que les levées aient progressé au cours du dernier trimestre de 2016, l'année écoulée fait globalement état d'un repli du recours du Trésor au marché interne de la dette. La demande se replie également, compte tenu de la baisse des taux observée depuis maintenant 3 ans. Le Trésor continue à reprofiler la structure de sa dette interne, privilégiant les maturités longues et moyennes au détriment de celle courtes. En témoigne d'ailleurs la structure de l'encours de sa dette, ce dernier étant dominé par les maturités longues. Ainsi, d'après le dernier rapport de la Direction des études et prévisions financières (DEPF), les maturités long terme représentent plus de la moitié (57,8%) de l'encours global à fin décembre 2016. Par ailleurs, si on constate une hausse des sorties du Trésor au dernier trimestre, celles-ci n'ont pas pu contrecarrer la tendance baissière observée au cours des trois précédents trimestres, permettant de finir l'année sur un repli des levées brutes. Baisse du recours du Trésor aux adjudications Ainsi, l'année 2016 enregistre globalement des levées brutes de l'ordre de 111,2 MMDH, en baisse de 25,1% par rapport à fin 2015. En effet, la baisse a concerné toutes les maturités. Les volumes des maturités courtes, moyennes et longues se sont ainsi repliés de, respectivement, 25,4% à 27,3 MMDH, de 30,3% à 52,3 MMDH et de 14,2% à 31,6 MMDH. Les maturités courtes représentent par conséquent 24,5% de la totalité des levées (contre 24,6% un an auparavant), les maturités moyennes 47% (contre 50,6%) et les maturités longues 28,4% (contre 24,8%). Quant aux remboursements du Trésor, ceux-ci ont également reculé de 12,5% sur l'année pour s'établir à 91,4 MMDH. Au final, l'année 2016 s'achève sur un encours global des bonds du Trésor de près de 490 MMDH, en hausse de 4,2% par rapport à 2015. La structure de cet encours reste prédominée par les maturités à long terme dont la part s'est raffermie à 57,8% à fin décembre 2016 (au lieu de 55,3% une année plus tôt), ainsi que par les maturités moyennes qui ont quasiment maintenu leur poids (38,3% contre 38,9%). La part du court terme demeure faible et s'est repliée, s'établissant à 3,9% après 5,8%. Une demande en baisse Du côté de la demande, le volume des soumissions, sur l'année 2016, a atteint 489,4 MMDH, en baisse de 6,1% par rapport à 2015. Ce recul a concerné les volumes soumissionnés des maturités courtes et moyennes qui se sont repliés de, respectivement, 6,8% et 8,9% pour s'établir à 201,1 MMDH et 210,3 MMDH, représentant respectivement 41,1% et 43% du volume des soumissions après 41,4% et 44,3% l'année précédente. En revanche, le volume soumissionné des maturités longues s'est apprécié de 4,2% à 78 MMDH, soit 15,9% du volume des soumissions contre 14,3% l'année dernière. Concernant l'évolution des taux moyens pondérés primaires des bons du Trésor, à l'exception de la hausse enregistrée au cours du 3e trimestre 2016, ils ont poursuivi leur tendance baissière pour la troisième année consécutive, en atténuation toutefois. En moyenne, ils ont enregistré des reculs, par rapport à l'année 2015, compris entre 31 et 47 points de base après des replis compris entre 50 et 121 points de base en 2015 et entre 61 et 116 points de base en 2014. Un quatrième trimestre dynamique Au dernier trimestre de l'année écoulée, les levées brutes du Trésor au niveau du marché des adjudications ont augmenté de 11,5%, par rapport au trimestre précédent pour atteindre 29 MMDH, alors que la demande (exprimée par le volume des soumissions) a plutôt reculé de 2,4%, se fixant à 104,7 MMDH. La hausse des levées brutes a plutôt profité aux maturités moyennes et longues. Les maturités courtes affichent un net repli au 4e trimestre de l'année écoulée. En effet, le volume levé par le Trésor en maturités courtes s'est replié de près de la moitié (49,3%) à 6,4 MMDH. Les maturités moyennes ont, pour leur part, avancé de 60,7% à 20,6 MMDH. Les maturités longues ont par ailleurs fait un énorme bond, passant de 600 MDH à 2 MMDH, soit une multiplication par plus de 3. Par poids, les maturités moyennes dominent désormais la structure des levées du Trésor avec une part de 71% (contre 49,2% un trimestre plus tôt). Les maturités courtes ne représentent désormais que 22% (au lieu de 48,4% au 3e trimestre), tandis que les maturités longues pèsent 7% (après 2,3% le trimestre précédent). Du côté de la demande, on notera que les soumissions au cours du dernier trimestre de 2016 ont essentiellement concerné les maturités moyennes et longues, dans le sillage notamment du repli des taux. Ainsi, les soumissions aux maturités moyennes ont augmenté de 15,1% à 53,2 MMDH, représentant 50,9% de la totalité des soumissions du trimestre (contre 43,1%). Les soumissions aux maturités longues ont considérablement progressé, passant de 1,2 MMDH à 12,7 MMDH, représentant 12,2% des soumissions après 1,1%. A contrario, les soumissions pour les maturités courtes ont reculé de 35,3% à 38,7 MMDH. Parallèlement à ces levées, le Trésor a fait progresser ses remboursements au cours du 4e trimestre de 1,8% à 19,5 MMDH. Dans ce sillage, les levées nettes ressortent à 9,4 MMDH, reflétant une progression de 38,9% comparativement au 3e trimestre de la même année.