Avant de partir en exil, l'ex-président gambien, Yahya Jammeh a volé des millions de dollars de l'Etat, a accusé un conseiller de son successeur Adama Barrow, Mai Fatty, le samedi 21 janvier, le jour même où une mission militaire se déployait pour «sécuriser» le territoire gambien. «Au moment où nous prenons en main le gouvernement, la Gambie est en détresse financière», a ainsi affirmé Mai Fatty, et «les caisses sont pratiquement vides». Selon lui, «en l'espace de deux semaines, 500 millions de dalasis ont été retirés» par Yahya Jammeh, soit près de 11 millions de dollars. Le président sortant a toutefois quitté la capitale samedi soir, permettant ainsi à Adama Barrow de retourner en Gambie et de prendre ses fonctions de troisième président du pays depuis son accession à l'indépendance en 1965. Avant de quitter le pays, Yahya Jammeh a déclaré le vendredi à la télévision qu'il céderait le pouvoir «dans l'intérêt suprême de la Gambie». Quelques heures après son départ, les troupes de la CEDEAO ont commencé à entrer en Gambie par plusieurs postes-frontières. Yaya Jammeh aura dirigé la Gambie pendants 22 ans, d'une main de fer selon bon nombre de personnes. Mais en décembre 2016, les résultats de l'élection présidentielle qui l'opposait à Adama Barrow, lui étaient défavorables. Yaya félicitait ce dernier avant de revenir sur sa décision en contestant les résultats. Une volte-face qui a débouché sur l'intervention de la communauté internationale. Yaya Jammeh a ainsi vu défiler devant lui tous les émissaires de la CEDEAO qui, en vain, ont tenté de le raisonner. Il aura fallu une intervention de la dernière chance du président mauritanien et de celui guinéen pour qu'il se résolve à partir. Entre-temps, il avait accepté de quitter le pouvoir et la CEDEAO lui avait ainsi offert un ultimatum de 24 heures. Il a rejoint son pays d'exil, la Guinée équatoriale. Tags: CEDEAO Gambie Yahya Jammeh Guinée