Maroc PME adopte une approche qui vise à créer une passerelle entre l'industrie et les startups technologiques innovantes. Selon les responsables de Maroc PME, le déploiement de cette nouvelle feuille de route est pour bientôt. L'innovation appelle l'innovation. Pour connecter les startups innovantes au tissu industriel, Maroc PME a choisi de mettre en place une feuille de route marquée par une nouvelle approche. Il y a quelques semaines, des informations ont circulé sur «un intérêt porté par Maroc PME aux startups». Aujourd'hui, Maroc PME donne plus de précisions sur cette approche, qui, contrairement à ce qui a jusque-là été interprété, ne revêtira pas qu'une simple dimension «financière». En d'autres termes, il s'agira davantage d'une approche stratégique qui vise en substance à «créer une passerelle entre l'industrie et les startups technologiques innovantes», explique-t-on auprès de Maroc PME. Dans le détail, il s'agit d'adresser la startup dans une approche innovante qui mettrait l'innovation même de cette catégorie d'entreprises au service des entreprises industrielles demandeuses de ce type de services. Tout ceci devrait permettre de «créer un écosystème qui met la startup innovante en contact direct avec les entreprises industrielles», précise-t-on auprès de Maroc PME. L'idée, à travers cette réflexion, est d'aider les startups à se développer sans que ces dernières ne restent exclusivement dépendantes d'une quelconque aide financière. Pour l'heure, s'il n'existe pas encore d'agenda prévisionnel pour le déploiement de cette approche, il n'en demeure pas moins que les responsables auprès de Maroc PME se disent prêts au déploiement, en ce sens que la feuille de route a été finalisée pour une mise en œuvre «prochaine». Interpellée sur les modes d'accompagnement déjà existants et qui adressent également la startup, nos sources auprès de Maroc PME assurent que ces dernières seront maintenues et qu'il ne s'agit là que d'une approche qui s'inscrit dans la continuité. Une approche publique complémentaire Dans une lecture plus approfondie, l'offre d'accompagnement des startups au Maroc semble prendre forme. Si jusque-là le tissu de startup a toujours dénoncé le manque d'intérêt des pouvoirs publics à cette catégorie d'entreprises, des réflexions sont aujourd'hui menées pour mettre ces petites structures au cœur des différentes stratégies nationales d'envergure, à l'instar du Plan d'accélération industrielle et dans lequel s'inscrit d'ailleurs la démarche de Maroc PME, de mettre l'innovation au service de l'industrie. D'un autre côté, cette approche d'accompagnement vient compléter une initiative, annoncée en juillet dernier, par le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid et qui aujourd'hui a donné lieu au déploiement en cours d'Innov Invest doté d'une enveloppe de 50 millions de dollars, assuré par la Banque mondiale. Ce fonds, dont la gestion a été confiée à la CCG, inscrit au cœur de ses objectifs premiers le financement des startups au tout début de leur existence dans une mission d'amorçage. Pour les pouvoirs publics, il s'agit là de répondre à une demande formulée par le tissu d'entreprises de très petite taille pour parvenir ainsi à aider une centaine de jeunes entreprises. Six millions de dollars de subventions seraient, de ce fait, destinées aux organisations qui forment l'écosystème marocain de soutien aux startups. Outre le fonds Innov invest, d'autres initiatives ont été déployées en 2016 en faveur des startups pour ne citer que le lancement du club MNF Angels qui bénéficie du soutien financier d'OCP Entrepreneurship Network de la Fondation OCP. Ce dernier sélectionne les projets à fort potentiel de croissance, accompagne ainsi les porteurs dans la préparation de leurs dossiers d'investissement. Il compte pour l'heure une dizaine de membres et devrait, selon les perspectives dessinées à son lancement, en juillet dernier, accorder des tickets d'investissements allant de 100.000 à 1 million de dirhams (www.leseco.ma). Toutes ces initiatives convergent dans un même sens, à savoir celui de booster l'innovation et d'encourager l'entrepreneuriat même à des stades embryonnaires. ...Pour un écosystème performant Selon les dernières statistiques disponibles, la scène startup marocaine compterait près de 200 startups à ce jour. C'est dire le potentiel que cette dernière peut revêtir en termes d'innovation et l'intérêt de plus en plus porté par les organismes publics chargés de plancher sur la question. 200 stratups, c'est 200 innovations exploitables au service de stratégies nationales ambitieuses, telles que le Plan d'accélération industrielle. Articulées autour de quelques institutions et localisées principalement dans les grandes villes, que sont Casablanca, Rabat, ces entreprises innovantes ont bénéficié, cette année, davantage de programmes privés et publics. Cette mobilisation devrait vraisemblablement, selon les observateurs, mieux structurer cet écosystème afin qu'il prenne plus d'ampleur et qu'il soit plus à même d'attirer les capitaux traditionnels. D'ailleurs, l'innovation que constitue l'approche de Maroc PME devrait sceller une nouvelle stratégie qui présente une complémentarité avec toutes les approches récemment menées sur la scène nationale.