L'artiste expose ses œuvres récentes du 6 décembre au 13 janvier à la galerie d'art L'Atelier 21 de Casablanca. Dans cette exposition, Mohamed Abouelouakar donne à voir le fruit de plus de cinq années de travail assidu autour de deux thématiques qui sont au cœur de ses préoccupations esthétiques : le jeu de cartes et la dialectique entre la vie et la mort. Né en 1946 à Marrakech, il s'est consacré à la peinture après un passage très remarqué en tant que réalisateur dans le cinéma. Le 7e art n'a eu de cesse d'influencer son œuvre peinte. Les compositions savamment orchestrées des peintures d'Abouelouakar tiennent d'une mise en scène où le tableau est souvent le cadre d'une narration possible. L'exposition sera l'occasion de découvrir une série d'œuvres d'une capacité d'appel rare, des œuvres à la férocité criante et qui démontrent jusqu'à quel point l'artiste est habité par la peinture et très peu soucieux de la séduction rétinienne. En atteste la peinture magistrale consacrée au supplice du poète mystique Hallaj où l'artiste a concentré tout son abécédaire esthétique pour donner corps à une œuvre inédite dans la peinture marocaine. Une monographie intitulée «La Passion» de Hallaj, dédiée à l'œuvre récente de Mohamed Abouelouakar, est éditée par L'Atelier 21 à l'occasion de cette exposition. Le livre montre que, tout en s'articulant autour d'une œuvre bouleversante représentant l'exécution du poète et mystique persan Hallaj, les œuvres d'Abouelouakar sont traversées par de multiples thèmes et mythes où revient, comme un leitmotiv, le jeu de cartes. En effet, s'il existe un dénominateur commun aux récentes peintures de Mohamed Abouelouakar, c'est bien le jeu de cartes. Dans la majorité des tableaux, la carte apparaît tantôt comme portant en elle l'espoir d'une vie nouvelle, tantôt la menace d'un destin sombre. Abouelouakar est fasciné par les cartes qui prennent une telle importance dans l'œuvre de l'artiste qu'il est presque normal que ce sujet s'affranchisse de la représentation pour devenir l'objet de la peinture. «La peinture d'Abouelouakar peut paraître violente, et elle l'est, souvent, mais elle ne fait jamais la part belle aux convenances. La grande cohérence de son propos est magistrale, souveraine. Elle est ce qui frappe en premier lieu», confie l'écrivain Mustapha Kebir Ammi dans la monographie consacrée à l'œuvre de Mohamed Abouelouakar.