La société civile est présente en force à la COP22. L'objectif est de renforcer le réseautage pour que les ONG africaines puissent faire entendre leur voix dans le cadre de réseaux internationaux, comme le souligne le chef du pôle société civile au sein du Comité de pilotage de la COP22. Il s'agit aussi de la territorialisation de l'action pour l'environnement à travers l'implication des collectivités territoriales. La société civile est fortement présente aux travaux de la COP22 surtout dans la zone verte. Le chef du pôle société civile au sein du Comité de pilotage de la COP22, Driss El Yazami, se désole de la faiblesse de la présence africaine parmi les réseaux internationaux. L'espoir est de pouvoir augmenter à l'avenir le nombre des organisations marocaines et africaines accréditées par les Nations Unies afin que leur participation soit effective dans les rencontres internationales dédiées au climat en raison du rôle déterminant des ONG, au cours des dernières années, dans l'évolution du processus de prise de décisions ayant trait au climat. Dans la cité ocre, l'objectif de la présidence marocaine est de donner un véritable coup de fouet au réseautage de la société civile afin de renforcer son action sur le plan international. C'est une occasion pour les ONG africaines de nouer des liens solides avec les réseaux internationaux de renommée mondiale et de pouvoir ainsi faire entendre leur voix dans les conférences internationales sur le climat. Driss El Yazami insiste sur le rôle des collectivités territoriales. Il estime que leur engagement pour l'environnement et la justice climatique s'avère de la plus haute importance. En effet, les collectivités territoriales sont les premiers acteurs non étatiques directement concernés par les conséquences du réchauffement climatique, comme le souligne le chef du pôle société civile. Elles sont appelées à œuvrer sur plusieurs niveaux dont la gestion des décharges et la mobilité urbaine. Plusieurs initiatives et projets sont déjà mis en place par ces acteurs pour faire face au dérèglement climatique. L'échange des expériences internationales s'avère une nécessité pour pouvoir mettre en œuvre des solutions concrètes et efficaces. Les collectivités territoriales sont appelées à agir en partenariat avec les associations pour relever les défis des changements climatiques qui s'accélèrent à cause notamment de l'urbanisation rapide dans les pays en voie de développement. Toutes les associations œuvrant dans le domaine environnemental sont concernées à commencer par celles dédiées à la promotion du genre. Cet aspect est très présent dans la grand-messe de Marrakech à travers une programmation riche et diversifiée dans la zone verte. Il faut dire que cette question doit occuper une grande place dans les plans de développement car les femmes sont particulièrement vulnérables au dérèglement climatique et subissent une double discrimination comme l'attestent de nombreuses études. Outre les femmes, les jeunes qui représentent l'avenir figurent aussi parmi les premiers concernés par les impacts du changement climatique. Le secrétariat de la CCNUCC, rappelons-le, a élargi en 2009 ses critères de participation pour inclure les ONG de jeunesse, regroupées dans une plateforme internationale de jeunes dite Youngo. C'est à ce titre qu'à la veille de la COP22, le réseau Jeunes marocains a organisé en partenariat avec cette plateforme, la douzième édition de la Conférence des jeunes (Conference of Youth, COY) rassemblant des milliers de jeunes engagés pour le climat à l'échelle internationale. Plus de 4.000 porteurs d'initiatives ont répondu présents. Quelque 600 projets ont été déposés par des associations et structures de différents horizons. Un comité de pilotage, composé de sept associations marocaines dont le Moroccan Youth Climate Movement, l'Association marocaine des petits débrouillards, Collectif action verte ou encore Jeune chambre internationale, a été constitué à l'issue de l'appel à projets et à participation. Quelque 1.800 personnes représentant 37 pays ont participé aux nombreuses conférences, ateliers techniques, expositions, animations artistiques qui se sont tenues pendant les trois jours de la rencontre.