Le Brésil retiré de nouveau de la « Carte de la faim » de l'ONU    Eaux souterraines : Settat se dote de deux stations monoblocs de déminéralisation    Maroc : Ouahbi accuse des ONG d' «escroquer» des élus et responsables    France: Un feu de forêt bloque des autoroutes et perturbe la navigation aérienne à Marseille    Le Maroc prévoit la mise en place de tribunaux spéciaux pour le Mondial 2030    MERCATO — ZAROURY SUR LE DÉPART À LENS ?    « Blanc-Noir, Couleurs Croisées », les opposés s'assemblent à la galerie Mohamed El Fassi    Et si Nour-Eddine Saïl nous parlait aujourd'hui de l'intelligence artificielle ?    Décès de Hicham Mandari : le parquet de Casablanca dément les vidéos en ligne    IA : Microsoft Edge dévoile le Mode Copilote pour rivaliser avec Chrome    Eau potable : La région Casablanca-Settat accélère son plan d'urgence avec 28 stations de dessalement    Italie : Zakaria Aboukhlal rejoint officiellement le Torino    CHAN 2025 : retour de la vitrine du football local    CAN féminine : le Maroc saisit la CAF après le scandale arbitral de la finale    Royal Guard triumphs in third Throne Cup Polo championship in Rabat    El Senado francés acogerá una reunión de los amigos del Polisario    Hermano de Hicham Mandari condenado en Casablanca por vídeos falsos    Comment une clinique de Casablanca a révolutionné la chirurgie de réassignation de genre au milieu du XXe siècle    Saham Bank lance sa solution de paiement électronique    Le Maroc devient le premier contributeur au Fonds de Résilience de l'OIM    10e Sotigui Awards : Nisrin Erradi et Youssef Kadir représentent le Maroc    Rabat obtient la création d'une chaire marocaine à l'université de Cordoue    Tanger : L7OR et Ibtissam Tiskat ouvrent la saison du Festival des Plages Maroc Telecom    SAR la Princesse Lalla Asmaa préside un déjeuner offert par SM le Roi en l'honneur de la Première Dame de la République du Salvador    Fête du Trône : Les FAR organisent des shows aériens et des sauts d'exhibition en parachutes    L'ambassadeur de Chine conclut sa mission par une visite d'adieu à Rachid Talbi Alami    Le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita s'apprête à effectuer une visite à Paris pour discuter du dossier de l'autonomie au Sahara marocain    Santé: Aziz Akhannouch préside le premier Conseil d'administration du GST Tanger-Tétouan-Al Hoceima    L'ambassadeur du Maroc au Liban évoque «un tournant» dans les relations bilatérales et dévoile «le soutien personnel discret du roi Mohammed VI» accordé au pays après les explosions au port de Beyrouth de 2020    Nouveau look pour l'ONDA    OCP Nutricrops franchit le cap des 5 millions de tonnes de TSP    Crash d'un avion d'entraînement des Forces Royales Air au niveau de l'aéroport de Fès-Saïss    La Princesse Lalla Asmaa et la Première Dame du Salvador visitent le siège de la Fondation Lalla Asmaa    Séquence vidéo liée à l'affaire Hicham Mandari : Le parquet rétablit la vérité    « L'IA est un outil d'aide, pas un substitut au médecin »    Etats-Unis/UE : Un accord commercial qui ne plait pas à la France    Massad Boulos au Maghreb : Les dessous d'une tournée aux allures de grand jeu géopolitique    Câble Medusa : Nokia équipera l'infrastructure reliant le Maroc à l'Europe    Parc d'Ahl Loughlam : le modèle à suivre pour relancer les PME    Israël intercepte le navire humanitaire Handala en route vers Gaza    Code du cinéma : nouvelles règles, anciens équilibres fragilisés ?    Ferhat Mehenni écrit : Le MAK, bouc émissaire du régime colonialiste algérien ?    Présidentielle au Cameroun. 13 candidatures validées    Le taux de remplissage des barrages au Maroc chute à 35,8 % malgré 6,01 milliards de m3 mobilisables    Turquie : quatre incendies majeurs toujours en cours    La CAF cible-t-elle le Maroc ? Une suprématie footballistique qui inquiète les décideurs du continent    La préfecture de police de Marrakech conteste formellement les allégations d'un homme se disant victime de violences    Interview avec Zineb Benabderrazik : « Kalimates a l'ambition de promouvoir l'action citoyenne »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Le Crédit Agricole du Maroc ne compte pas s'implanter en Afrique»
Publié dans Les ECO le 18 - 10 - 2016

Tariq Sijilmassi : Président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc
Fin connaisseur des réalités du monde agricole au Maroc, mais aussi en Afrique, Tariq Sijilmassi, président du directoire du Crédit Agricole du Maroc (CAM) donne ses recettes pour l'émergence d'une agriculture africaine dynamique et soucieuse des intérêts des petits agriculteurs. Malgré l'engagement africain de son établissement, Tariq Sijilmassi révoque, pour le moment, toute idée d'ouvrir des filiales en Afrique subsaharienne.
Les Inspirations ECO : Plusieurs banques marocaines sont présentes en Afrique. Vu votre expérience reconnue dans le domaine agricole, ne pensez-vous pas vous lancer sur le continent ?
Tariq Sijilmassi : Le Crédit Agricole du Maroc s'est déjà exporté en Afrique à travers son expertise. Je ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui un besoin pour nous d'aller acquérir d'autres banques sur le continent. Le Maroc dispose de trois grands groupes bancaires en Afrique. Le job est fait à ce niveau. Si le Crédit Agricole s'y exporte, c'est pour déployer son expertise dans le financement du milieu rural. Nous n'avons pas besoin d'être propriétaires de banques africaines. Notre domaine particulier exige une connaissance intime du terrain. Ce n'est pas à nous Marocains d'aller nous substituer à nos frères sénégalais ou ivoiriens pour leur apprendre ce qu'ils doivent faire. Notre action consiste à partager avec eux l'expérience marocaine en leur donnant les outils qui nous ont permis de réussir.
Ces dernières années, vous avez signé plusieurs accords de partenariats en Afrique subsaharienne, comment se concrétisent-ils ?
Nous sommes de plus en plus actifs en Afrique subsaharienne. Nous sommes surtout présents dans le domaine de l'échange d'expertise. Notre rôle, c'est justement de transposer l'expérience marocaine sur un certain nombre de sociétés et de banques agricoles africaines. Nous l'avons beaucoup fait sur l'Afrique de l'Ouest et cherchons à l'étendre à l'Afrique de l'Est. Nous développons des partenariats pour partager cette vision marocaine avec beaucoup de pragmatisme.
Quelles sont les retombées de votre participation au Fonds fudiciaire lancé par le Maroc et la FAO ?
Le Crédit Agricole a été le premier acteur privé marocain à faire partie de ce fonds. Nous sommes très heureux d'avoir été impliqués dans sa mise en œuvre. Quant aux résultats, nous comptons sur l'expertise et l'engagement de la FAO pour en voir les fruits.
En quoi le Plan Maroc Vert converge-t-il avec l'initiative «Triple A» adoptée à Marrakech ?
Le Plan Maroc Vert a compris une dimension essentielle de l'agriculture africaine. Il donne une place importante à l'agriculture solidaire, tout en essayant de promouvoir une agriculture moderne. C'est une approche novatrice extrêmement importante pour le Maroc, mais qui est aussi adaptée à la réalité africaine. Elle est donc exportable à ce titre. Jusqu'à récemment, la vision qui prévalait était assez technocratique et moins sociale. Elle se focalisait davantage sur l'amélioration de la productivité et du rendement, et moins sur le résultat social. Cette vision conduit à utiliser moins de main-d'œuvre et à détruire des écosystèmes et des systèmes sociologiques intégrés qui font partie de l'histoire des populations locales. Parfois, le mieux est ennemi du bien.
Des investissements qui se chiffrent en milliards de dollars sont attendus dans l'agriculture africaine. Comment faire profiter ces fonds aux agriculteurs ?
Lorsque l'on propose de consacrer 100 milliards de dollars à la lutte contre le changement climatique, c'est bien, mais comment ces milliards de dollars vont arriver au petit agriculteur dans un petit village perdu au fin fond du Sénégal, du Rwanda ou du Maroc ? C'est évident qu'il s'agit là du vrai enjeu. La volonté est là, mais il faut sortir du romantisme des grandes idées et faire en sorte que l'agriculteur profite de ces fonds annoncés. Notre démarche est la suivante : utiliser la technologie au service des agriculteurs. Il est certes très important d'avoir un réseau d'agences bancaires important, mais c'est aussi nécessaire d'avoir des agents mobiles. Au Maroc, le Crédit Agricole dispose d'agents qui sillonnent les souks. Il est important de mettre à la disposition des agriculteurs des mobiles banking, des bornes interactives dans les villages, etc. En un mot, nous devons nous servir de la technologie pour réduire les distances.
L'adaptation de l'offre de financement destinée aux agriculteurs ne devrait-elle pas suivre à son tour ?
Nous devons adapter les financements et les offres aux réalités des cultures locales. Cela dit, le canal de distribution doit aussi être adapté. Certes les banques doivent respecter les règles de Bâle II et Bâle III, mais on doit comprendre que le petit agriculteur n'est pas toujours adapté à ces réglementations. Le Crédit Agricole a développé des organes de financements spécialisés qui contournent ses problématiques prudentielles et qui nous permettent de donner des crédits sans forcément exiger des garanties hypothécaires. Ces offres, que nous appelons les «mezzocrédits» sont au dessus du microcrédit et sont basées sur une complémentarité avec les programmes gouvernementaux et les activités de l'agriculteur. Dans le Plan Maroc Vert, on privilégie l'agrégation, qui selon moi, vaut mieux qu'une hypothèque. La vocation du banquier n'est pas d'aller récupérer de l'hypothèque sur un terrain de trois à quatre hectares dans la brousse !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.