Philippe Brunet : Directeur de programme du segment D chez Renault Les Inspirations ECO : Moins d'un an après son lancement mondial, comment se comporte la gamme Talisman ? Philippe Brunet : Nous sommes très satisfaits de la façon dont démarre la carrière commerciale de Talisman. En termes de volumes, elle réalise une vraie rupture avec ce que l'on faisait avant (NDLR : Laguna) aussi bien en Europe qu'à l'international. Sur le break, lancé en juin, il est encore tôt pour se prononcer. Au-delà des volumes, le retour des clients est très favorable qu'il s'agisse du design, de la qualité, du confort ou de la tenue de route du véhicule. Y aura-t-il un coupé dérivé du modèle Talisman comme ce fut le cas pour la gamme Laguna ? En l'état actuel, non. Il se trouve que les parts de marché des coupés et des cabriolets ne cessent de baisser en Europe, du moins du côté des constructeurs généralistes. Lorsque nous avons renouvelé notre gamme dans le segment D, notre objectif était d'avoir des modèles qui nous permettent, autant que possible, d'aller à l'international. Or, aujourd'hui, une carrosserie coupée n'est clairement pas un outil de conquête à l'échelon mondial à l'inverse d'un segment comme celui des SUV. D'où le choix d'avoir à la fois des modèles à conduite haute comme l'Espace et le Koleos et d'autres à conduite basse comme la Talisman, berline et break. Verra-t-on le haut de gamme de Renault monter en puissance pour ce qui est des motorisations et disposer par exemple d'un V6 ? Sur la génération actuelle des modèles du segment D (NDLR : Talisman, Koleos et Espace), la réponse est oui. Mais, pour ce qui est d'un V6, la réponse est non. Pour la plupart des constructeurs généralistes comme nous, ces moteurs relèvent du passé et n'ont plus d'avenir compte-tenu des contraintes en rejets de CO2. Même chez les constructeurs allemands, les versions V6 ne représentent que 5 à 10% des ventes. Pourquoi le nouveau Koleos n'existera pas en version à 7 places ? C'est un choix délibéré et assumé qui tient à deux raisons. D'abord, parce que nous avons préféré faire une vraie voiture à 5 places, confortable, habitable et dotée d'un grand coffre. Or, lorsque vous optez pour 7 places, vous perdez inévitablement 50 à 60 litres de volume au niveau du coffre. Ensuite, à partir du moment où il y a 7 places, les sièges du second rang doivent être coulissants afin de permettre d'accéder à la 3e rangée et dans ce cas là, il faut installer des rails sous la banquette et surmonter celle-ci, ce qui fait perdre de l'espace en hauteur pour les occupants. En revanche, nous disposons de véhicules à 7 places, à savoir l'Espace et le Grand Scénic.