À Marrakech, l'Alliance Renault-Nissan transportera les participants de la COP22 dans des autos 100% électriques. L'impact de ce partenariat sera-t-il ponctuel ou servira-t-il de rampe de décollage commercial pour les voitures vertes au Maroc ? Comme Paris, l'an dernier, Marrakech sera bientôt la capitale mondiale de l'écologie et ceci durant la COP22. Une conférence internationale sur le climat dont l'Alliance Renault-Nissan est l'un des partenaires de choix. Le groupe franco-nippon, pionnier et leader mondial de l'automobile électrique va fournir une flotte de 50 autos 100% électriques «composée de la citadine Renault ZOE, de la berline compacte Nissan LEAF et du Nissan e-NV200 en version 7 places», a-t-il annoncé il y a quelques jours. «Les véhicules seront à disposition des délégués pour les transporter 24h/24, 7j/7 sur les différents sites de la conférence en complément des transports publics», ajoute la même source. Faut-il le rappeler, cette même flotte avait parcouru 175.000 km dans les rues de Paris en décembre 2015, sans avaler une goutte de carburant et sans émettre un filet de gaz à l'échappement, épargnant à la capitale française l'équivalent de 18 tonnes de CO2 non émises ! Voilà pourquoi ce partenariat sonne comme une bonne nouvelle et c'est une belle bouffée d'air frais en perspective pour la ville ocre. Sauf que si l'on sait que la Nissan Leaf est celle qui propose la meilleure autonomie (250 km), la recharge demeure une question cruciale qu'il faudra gérer pour la ZOE (160 km) et l'e-NV200 (170 km). Avec l'appui de l'ADEREE, le consortium constitué par le Groupe Renault Maroc, Nissan Motors Egypt, Schneider Electric et M2M Group, installera à Marrakech un réseau de plus de 20 bornes de recharge, standards et rapides (80% de la batterie en moins d'une heure). C'est peut-être un bon début, mais cela semble insuffisant car au-delà des effets d'annonce et des bonnes déclarations d'intention, pointe la question de l'avenir des voitures écologiques au Maroc. Sans volonté étatique à travers une prime écologique et autres formes d'incitations fiscales (exonération de TVA et de vignette...), les voitures électriques et hybrides continueront à faire de la figuration sur notre marché et ceci du fait de leur prix d'achat élevé. Dommage car c'est précisément leur réussite commerciale qui constitue la question de fond quant à la préservation de l'environnement et en particulier le nôtre.