Joli retour de Sophie Marceau sur le grand écran avec un drame comme on les aime. Dans «La Taularde», l'actrice française est plus sombre que jamais, sans pour autant oublier d'être lumineuse. Sortie le 14 septembre. Pour sauver l'homme qu'elle aime de la prison, Mathilde prend sa place en lui permettant de s'évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n'en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, elle répond désormais au numéro d'écrou 383205-B. Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme une autre? La Taularde est le 4e long-métrage de la cinéaste Audrey Estrougo; elle avait auparavant signé Regarde-moi, Toi, moi, les autres et Une histoire banale. Ce dernier film traitait d'un sujet sensible, le traumatisme du viol chez une jeune femme campée par Marie Denarnaud. Elle revient donc en 2016 avec La Taularde, film engagé traitant du milieu carcéral féminin en France: «J'ai une démarche assez similaire à celle de Ken Loach, dont le cinéma détruit les schémas, pointe du doigt les systèmes», affirme la réalisatrice. Selon Allo Ciné, le personnage de Mathilde Leroy (Sophie Marceau) a été inspiré par une vraie détenue. Cette dernière s'est entretenue avec Audrey Estrougo dans le cadre de la préparation du film. Si dans la vraie vie, le mari de cette prisonnière a été arrêté au bout de 36 heures de cavale, ce n'est pas le cas dans La Taularde. L'origine du projet La Taularde remonte à l'époque du second long-métrage d'Audrey Estrougo, Moi, toi et les autres, sorti en 2011. La réalisatrice était allée présenter son film dans des prisons d'hommes et de femmes. Cette expérience a donné envie à Audrey de mettre en scène un film dans l'univers carcéral. C'est dans cette optique qu'elle a monté un atelier d'écriture durant un an à la prison de Fleury-Mérogis. Audrey Estrougo parle de son expérience au sein des prisons, au plus près des détenues: «Ce qui est fascinant dans la prison de manière générale, c'est qu'elle nous raconte entre quatre murs tout ce qui ne va pas dans la société. La prison, ça s'entend, ça se regarde, ça se vit, c'est très intense. Il se passe toujours des choses, on est toujours en interaction avec quelqu'un ou quelque chose, il n'y a pas de moment de silence ou de répit. À la fin d'une journée là-bas, quand je rentrais chez moi, j'avais l'impression d'y être restée quatre ans», confie la réalisatrice.