Le e-commerce a encore du mal à se faire une réelle place en termes de potentiels. C'est en effet une des principales conclusions qui ressortent d'une enquête fraîchement rendue publique par la représentation locale de la multinationale de paiement électronique Visa. «Le retrait d'argent liquide aux distributeurs automatiques reste l'un des usages les plus courants des cartes de paiement au Maroc, en comparaison aux utilisations pour effectuer directement leurs achats», déclare Mohamed Touhami El Ouazzani, directeur régional Visa pour le Maroc, l'Afrique de l'Ouest et Centrale. L'espèce, plus pratique Selon les résulats de cette enquête réalisée par Synovate, près de 74% des sondés possédant une carte de débit ne les utilisent que pour les retraits d'argent liquide, là où ce même chiffre n'est que de 26% pour les achats directs. Cela serait dû, selon El Ouazzani, au fait que «de nombreux commerçants n'acceptent pas les cartes de paiement (55%) ou que leurs machines ne fonctionnent pas correctement (38%)». Il faut savoir toutefois que la fréquence d'usage se situe entre 4 et 6 fois par semaine, pour près de 90% de la population sondée et porteuse de carte de débit. L'enquête a également révélé les différents facteurs gênant la généralisation de l'utilisation des cartes de paiement sur le marché local. «En tête figure le manque d'éducation financière, suivi du manque de points de vente ou de lieux où la monnaie numérique est acceptée, du taux de bancarisation à développer, ainsi que de la peur liée à l'utilisation», explique le responsable régional de Visa. L'enquête de Synovate constate en effet qu'une écrasante majorité des interrogés - soit une part de 79% - «ont affirmé que le fait que les terminaux pour cartes de paiement ne soient pas disponibles dans la plupart des centres commerciaux les dissuade d'utiliser leurs cartes et les oblige plutôt à utiliser de l'espèce». De plus, la majorité des sondés (68%) citent la «commodité» comme principal avantage de l'utilisation de leurs cartes de paiement par rapport aux espèces. Les résulats de l'enquête ont également évoqué les situations dans lesquelles le consommateur marocain porteur d'une carte de débit, sentaient que leurs cartes de paiement étaient particulièrement utiles. Il s'agit effectivement surtout des situations d'urgence en général (81%), ainsi que des urgences durant les voyages (13%). En progression, mais... Selon les dernières données du Centre monétique interbancaire, arrêtées au 30 juin dernier, le paiement en ligne via cartes bancaires auprès des sites marchands marocains affiliés au CMI a connu une progression de 89% en passant de 121,1 MDH durant le 1e semestre 2010 à 228,9 MDH durant le 1e semestre 2011. L'activité par cartes marocaines a évolué de 93,5% tandis que l'activité par cartes étrangères a progressé de 31,1% durant cette même période. Le nombre de transactions eCom est passé de 115 milles à 277 milles opérations (multiplié par 2,4). L'activité reste fortement dominée par les cartes marocaines à hauteur de 95% en volume.