Le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique a rencontré, jeudi 28 juillet, les membres du bureau de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX) dans le cadre du partenariat pour le développement des exportations. Le ministre Moulay Hafid Elalamy, en charge de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, multiplie les rencontres avec les associations professionnelles sectorielles afin d'échanger avec eux, les grandes orientations des nouveaux chantiers que porte son département pour le développement de l'Industrie et du commerce. Le ministre a ainsi rencontré, hier, le président de l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi, en compagnie des membres du bureau de l'association. Au menu de la réunion, les voies et moyens permettant d'enrichir et de renforcer le partenariat pour le développement des exportations. Le chantier constitue, en effet, un des aspects les plus importants de plan de réforme de la charte des investissements qui a été dévoilé, en grande pompe, le mois passé. Le nouveau plan comporte une panoplie de nouvelles mesures et de réformes visant à renforcer la compétitivité du tissu productif national et de booster l'offre exportable marocaine. L'une des mesures phares de la partie relative à la promotion des produits marocains, c'est la création de l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) à travers un regroupement de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), Maroc Export et l'Office des foires et expositions commerciales (OFEC). La nouvelle structure qui sera bientôt mise en place après la validation des textes légaux y afférents, sera placée sous la tutelle du ministère est destinée à soutenir l'investissement ainsi que le développement des exportations, «à tous les niveaux et à partir des feuilles de route élaborées par les secteurs». Parallèlement, le nouveau cadre instauré par la Charte de l'investissement rompt totalement avec une vision statique de l'accompagnement de l'investissement, plusieurs mesures dites «phares» ont été annoncées, dont certaines intéressent particulièrement les exportateurs marocains. Il s'agit notamment de l'octroi d'un statut Zone aux grandes industries exportatrices se trouvant en dehors de la zone franche, ou celui d'«Exportateur indirect» aux sous-traitants. Doléances Le ministère et l'ASMEX ont donc des sujets d'intérêts communs sur lesquels il va falloir converger les points de vue, afin de mieux définir de nouvelles règles plus adaptées à l'évolution du commerce mondial. L'ASMEX, qui dispose d'une expérience avérée en la matière au vu de ses multiples actions, constitue, à juste titre, un interlocuteur privilégié dans le cadre du déploiement de la nouvelle stratégie de promotion de l'offre exportable nationale. Il convient de rappeler qu'elle était l'une des premières voix à se faire entendre au lendemain de la présentation du nouveau plan de réforme de la Charte de l'investissement. Après avoir pris note du projet de fusion des organismes de promotion en une seule entité, elle a souligné, dans un communiqué, être déjà alertée sur le fait que «la multiplicité des intervenants dans le commerce extérieur, a toujours été considérée comme source de dilution de l'action de l'Etat, mais aussi, de rivalité, de redondance, et donc, d'inefficience». L'ASMEX a également mis en avant le fait que tous les départements techniques ne sont pas outillés pour conduire sereinement une politique de conquête des marchés, ce qui fait que cette multiplicité des intervenants «ne permettait pas au Maroc de capitaliser sur les acquis des missions, qu'il aura conduites». C'est pourquoi elle a donné son accord sur «le principe de la constitution d'une équipe nationale de l'export qui serait regroupée, autour d'un noyau dur, pour en assurer la gouvernance». Toutefois, l'association des exportateurs a tenu à faire part de ses réserves qui sont autant de recommandations qu'elle ne manquera pas de soumettre au ministère du Commerce dans l'optique de l'adoption des textes et du cadre institutionnel qui devraient accompagner la nouvelle dynamique de promotion des exportations. Ainsi, pour l'ASMEX, il faut placer la promotion au sein d'une même plateforme, sous le contrôle effectif d'un comité paritaire public/privé, et non plus sous un Conseil d'administration. De même, l'association plaide pour la révision, à travers une refonte totale, toute la partie financement, en mettant, à plat, la gestion actuelle de la taxe parafiscale, ainsi d'ailleurs que la ligne budgétaire allouée à la promotion. En tout état de cause, l'ASMEX a confirmé sa disponibilité pour conduire avec les pouvoirs publics, la réflexion pour la mise en place de nouvelles stratégies sur le commerce extérieur, incluant, en sus, la remise à plat de l'ensemble des accords de libre-échange conclus, la relance de la signature de nouveaux accords, ainsi que le repositionnement d'une diplomatie économique efficace et de proximité. Il s'agit-là d'autant de points de revendications qui structureront les échanges entre les deux parties et qui permettront certainement de mieux affiner la nouvelle stratégie de promotion commerciale marocaine. Résilience du commerce extérieur marocain La dynamique des exportations marocaines, ces dernières années, se caractérise par une certaine résilience comparée à la tendance du commerce mondiale. C'est en substance, les conclusions pour le Maroc de l'édition 2016 du rapport de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui vient d'être rendu public. En Afrique par exemple, les exportations ont enregistré une chute de 30% en valeurs en 2015, alors qu'au Maroc, la baisse a été contenue à 8%. Avec une part de 0,2% des exportations mondiales, le royaume se classe au 16e rang. Avec le déploiement de la nouvelle stratégie commerciale et le potentiel dont dispose le Maroc en termes d'attractivité et d'offre, les perspectives s'annoncent des plus prometteuses à condition d'en saisir les opportunités. Tags: Export ASMEX Moulay Hafid Elalamy