Le Maroc continue d'être le premier fournisseur non communautaire de tomates destinées aux étals européens. Les expéditions marocaines de ce fruit ont augmenté de 12% en valeur. Bon cru pour la tomate marocaine exportée vers le marché européen. Selon le dernier rapport sur les importations européennes de tomate en provenance de pays tiers, l'Union européenne a importé 177,686 tonnes de tomate du terroir marocain entre janvier et avril 2016. La croissance interannuelle des importations de tomates marocaines s'est située à 14% en termes de volume et 12% en valeur. Concrètement, la valeur de ces expéditions a totalisé la somme de 173,3 millions d'euros. Ces chiffres situent le Maroc comme premier fournisseur de tomate du marché communautaire, suivi par la Turquie (34,201 tonnes), le Sénégal (6.480 tonnes) et Israël (938 tonnes). Ces données coïncident aussi avec la publication de l'évolution des exportations de tomates durant les dix dernières campagnes agricoles, par l'Agence européenne Euroestacom. Durant la dernière décennie, le Maroc a écoulé sur le marché européen des cargaisons d'un volume de 389,3 millions de kilos. À titre de comparaison, l'Espagne a exporté, durant la campagne 2006-2007, un volume de 789,97 millions de kilos de tomates, tandis que les exportations nationales étaient de 257,6 millions de kilos. Cette campagne, marquera le début de la percée de la tomate marocaine, au détriment de sa concurrente ibérique. Durant la campagne 2015-2016, les ventes espagnoles de ce fruit tant convoité se sont situées à 632,25 millions de kilos d'octobre à mai de la toute dernière saison. Quant aux expéditions marocaines, elles sont passées de 257,6 millions en 2006 à 389,3 millions de kilos en 2016. De la sorte, les exportations marocaines de ce fruit ont augmenté de 51,12% durant cette décennie allant de 2006 à 2016. Tout au long de ces dix ans d'exportation de tomate, le produit marocain a su écourter les distances avec son rival historique sur les étals communautaires, à savoir la tomate espagnole. Si en 2006 le différentiel se situait à 532, 37 millions de kilos en faveur de la tomate espagnole, cet écart s'est réduit drastiquement au fil des campagnes. Il s'est situé à 389,3 millions de kilos durant la campagne 2015-2016. Un constat qui est loin de plaire à la filière espagnole, surtout en cette période de tensions et de litiges judiciaires. Les professionnels espagnols de l'agriculture parlent d'une situation préoccupante et brandissent une nouvelle fois les arguments liés à la production à bas coût au Maroc et aux avantages tarifaires. La région de Murcie estime que ses exportations de tomates ont dégringolé de 19,7%, durant la dernière campagne. La filière de Murcie attribue ce recul à la hausse des exportations marocaines de 15% durant cette campagne et, en deuxième lieu, à la montée de la superficie cultivable sous serre aux Pays-Bas.