«Le plaisir automobile démarre à partir de 4.000 tours par minute, là où s'arrête celui d'un moteur diesel». Qui pourrait oublier cette déclaration lâchée en 2003 par l'ancien PDG de Porsche Wendelin Wiedeking devenue, depuis, une tirade d'anthologie ? Cela, d'autant plus que cinq années plus tard, la logique commerciale l'avait emporté au grand dam des porschistes les plus puristes et un parfum de mazout se dégageait à proximité de la berline et du 4x4 produits par la firme de Zuffenhausen. Aujourd'hui et avec un peu de recul, cette «gazolisation» qui fut tant controversée en son temps s'est non seulement avérée salvatrice pour son constructeur, mais est entrée dans les mœurs au point de ne plus être incompatible avec la sportivité. Si bien qu'après Porsche, il y eut des BMW «M», des Mercedes AMG et même des Maserati carburant au mazout. Concurrent direct et frontal de Porsche, le constructeur au trident est en passe d'enterrer définitivement ce tabou. D'accord, cette sonorité légèrement rugueuse qui s'échappe d'une Ghibli ou d'un Levante diesel n'a rien d'authentique. Elle est même factice puisqu'elle découle d'actionneurs sonors, installés à proximité de l'échappement, mais il n'en demeure pas moins que la greffe d'un diesel sous le capot d'une Maserati est avant toute chose un travail de pointe, qui plus est, compatible avec le plaisir de conduite. Oui ! Du répondant, de belles montées dans les régimes et surtout un confort vibratoire insoupçonné... autant de détails qui viennent nous rappeler que les temps ont changé et que le moteur à gazole du 21e siècle est à des années lumières de celui inventé par un certain Rudolph Diesel. Reste à voir si cet essor ne sera pas freiné par celui des nouvelles propulsions dites alternatives. Gageons que non et qu'au pire des cas, ce même carburant saura faire sa révolution ou tout au moins s'associera remarquablement avec l'électrique.