Décidément, le franc CFA, cette monnaie utilisée par les anciennes colonies françaises regroupées au sein de l'UEMOA et de la CEMAC, a encore de beaux jours devant elle. Réunis ce week-end au Cameroun pour discuter de l'évolution du franc CFA, responsables financiers africains et homologues français ont estimé que la monnaie commune faisait encore l'affaire des deux parties. En des termes plus clairs, Tiémoko Meyliet Kone, gouverneur de la Banque centrale des Etats ouest-africains (BCEAO), a défendu cette monnaie utilisée par 155 millions d'Africains et tant décriée en indiquant que «Si nous ne trouvions pas notre intérêt à cet accord de coopération, nous n'aurions aucune raison d'y rester». L'Afrique du CFA renouvelle donc l'arrimage de sa monnaie, qui date de l'époque coloniale, aux fluctuations des politiques du Trésor français. En effet, c'est la France qui garantit le système de parité fixe avec l'Euro, en contrepartie du versement, par les Etats africains, de 50% de leurs réserves de change au Trésor français! Au-delà des assurances des dirigeants africains et français, force est de constater que cette situation n'est pas en faveur des pays concernés. Même si elle l'était, elle ne leur garantirait pas l'indépendance financière, plus d'un demi-siècle après la fin du colonialisme. Cet arrimage, par les pays de l'UEMOA au Trésor français, empêche aux pays de la CEDEAO de concrétiser leur monnaie unique, attendue depuis des décennies. En un mot, le franc CFA n'a plus sa place en Afrique, ne serait-ce que pour des questions d'images! Si elle n'est pas synonyme de la poursuite de la colonisation, cette monnaie rappelle encore cette triste période de domination et de pillage !