La question était une fois de plus au cœur de la Conférence annuelle de l'aviation africaine. Les réflexions ont essentiellement porté sur la libéralisation de la filière et le renforcement des partenariats au niveau continental. Avec un taux de croissance de 16%, le marché de l'aviation en Afrique ne représente que 3% du trafic aérien mondial Limited. Ces chiffres qui pour le moins donnent à réfléchir, Nick Fadugba, président-directeur général d'Africain Aviation Services Limited les a rappelés dès l'ouverture de la 25e édition de la Conférence annuelle de l'aviation africaine sur la maintenance, la réparation et révision (MRR) des aéronefs, mardi dernier. En plus de ces données, ce dernier n'a pas manqué de partager un constat crucial : le niveau de MRR en Afrique est réputé pour être en dessous de celui des autres régions du monde, mais au-delà de ce tableau plutôt sombre, il s'agissait pour les experts et opérateurs présents à cet important rendez-vous continental de partager des expériences et des réflexions sur les opportunités qu'offre le secteur africain de l'aéronautique en général et celui de la MRR en particulier. C'est tout le sens de l'exposé du représentant du ministre de l'Equipement, du transport et de la logistique sur la politique de libéralisation du secteur de l'aéronautique lancée par le Maroc depuis une dizaine d'années. Cette politique, a rappelé le représentant du ministre «a entre autres abouti à la signature de l'accord «open sky» avec l'Union européenne ainsi que d'un bon nombre d'accords bilatéraux avec d'autres pays africains, qui ont permis d'améliorer l'efficacité du secteur et de renforcer l'intégration du secteur aéronautique marocain au niveau régional et international». Toujours au titre des succès de cette démarche, le transport aérien marocain a enregistré une croissance annuelle de 8% et est passé de 10 millions à 18 millions en 2015. Le pays dispose aujourd'hui de 25 aéroports dont 5 internationaux desservant plus d'une centaine de destinations et a engagé d'importants chantiers en vue d'atteindre 90 millions de passagers à l'horizon 2030. Mais au-delà de ce développement au niveau quantitatif, le royaume à travers sa compagnie nationale, s'est fixé des objectifs en termes de qualité non seulement en termes de services en vol mais aussi de MRR. À ce propos, il convient de souligner que la Royal Air Maroc (RAM) a, depuis plusieurs années, intégré le volet maintenance dans sa stratégie de développement. «Nous avons surtout depuis ces dix dernières années renforcé la MRR à travers la création de diverses filiales dont une de révision de moteurs avec SNECMA et plus récemment une de peinture d'avions en partenariat avec STTS France», ajoute Adil Jilali, directeur technique de la compagnie. C'est de signatures de partenariats et d'échanges d'expériences qu'il a été question lors des travaux en ateliers. Il est important de noter à ce sujet que l'événement a enregistré la participation d'une soixantaine d'opérateurs du secteur aéronautique et de plus de 300 personnes issus d'une trentaine de pays à travers les 4 continents. Fouad Boutayeb, Directeur du pôle exploitation à la RAM Le marché de l'aéronautique en général et en particulier en termes de MRR est promis à un bel avenir avec l'intensification de l'activité aérienne, mais il y a des défis importants à relever. Il faudra entre autre mettre en place un nouveau business model, intégrer les questions environnementales et l'adaptation aux matériaux de construction de plus en plus, dont ceux en composite. Ce défi ouvre de grandes opportunités en matière de création d'emplois et de partenariats de coopération sud-sud. Nick Fadugba, CEO d'African Aviation Services L'aviation africaine a été créée en 1990 et la Conférence annuelle de l'aviation africaine sur la MRR a quant à elle été créée il y 25 ans. Ce forum a pour mission d'accompagner le développement de l'aéronautique en Afrique à travers un leadership solide, un engagement clair : «Développer l'aviation africaine par l'Afrique et pour l'Afrique». Notre vision est donc de développer l'industrie aéronautique pour l'épanuissement social et économique de l'Afrique. Toutefois, nous sommes avant tout heureux de noter la participation des leaders mondiaux de l'aéronautique tels que Boeing, Airbus, Air France Industrie pour n'en citer que quelques-uns ainsi que tout le gratin des entreprises marocaines réunies au sein du GIMAT.