Le Forum économique Maroc-France, organisé jeudi dernier à Casablanca, aura permis aux opérateurs économiques de signer six conventions de partenariat sur les volets de la formation, du numérique ou encore de l'économie verte. «Resserrer des liens économiques traditionnels» aura vraisemblablement été le mot d'ordre du forum économique Maroc-France, organisé jeudi dernier à Casablanca. 116 patrons français représentant plus de 92 entreprises, dont 80% de PME, sont en effet venus à la rencontre de leurs homologues marocains pour «investir ensemble dans la durabilité». Cette volonté d'assurer une démarche de co-développement aura été concrétisée par la signature de six conventions de partenariat. Ces dernières concernent différents secteurs d'activité et présentent différentes approches. La première a trait au volet de la formation, avec un échange d'expertise en «menant une réflexion sur la professionnalisation des formations supérieures et en encourageant la pratique de l'alternance au Maroc». Ce partenariat lie la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), représentée par sa présidente, Miriem Bensalah, au Mouvement des entreprises de France (MEDEF), représenté par son président Pierre Gattaz, ainsi qu'à la Conférence des présidents d'université (CPU), l'Association des directeurs d'IUT (ADIUT) et la Conférence des grandes écoles (CGE). Un deuxième partenariat a été acté entre la CGEM et le MEDEF dans le but, cette fois, de «partager les bonnes pratiques sur le numérique». Toujours sur le volet numérique, un contrat de distribution des solutions de cybersécurité HTTPCS a été signé entre l'opérateur marocain Finatech défense et sécurité et l'entreprise Ziwit. Outre le numérique, les opérateurs marocains et français entérinent un partenariat sur des opérations topographiques et foncières sur le territoire marocain, africain et européen qui lie deux opérateurs marocains et français, à savoir Geodata et SA Groupe ATGT. Enfin, sur un volet stratégique pour les deux pays, et notamment pour les deux patronats, à savoir celui de l'économie verte, une coopération a été actée dans le but de définir le cadre de partenariat entre Cerway et le Morocco Green Building Council en vue de faire connaître les certifications HQETM de Cerway au Maroc. Cette approche s'inscrit dans un contexte précis, à savoir la préparation active de la COP 22, et c'est dans ce sens qu'une convention de partenariat a été actée visant à «mener une réflexion croisée sur la valorisation de la filière ville durable franco-marocaine et mener des actions communes en vue de la COP22». L'accord lie la CGEM, représentée par Said Mouline, président de la Commission énergie, climat, économie verte à la Task force Ville durable de MEDEF International, représentée par son président Gérard Wolf, et assure des échanges «durables». Un partenariat «durable» Construire des relations de coopération s'inscrivant dans la durabilité a, en effet, été le fil conducteur du discours tenu par les deux parties lors du forum économique. C'est dans cette optique que semblent donc s'inscrire ces nouvelles conventions signées et qui interviennent également dans la continuité des accords de partenariat signés en mai 2015 (www.leseco.ma). Il s'agissait dès lors de la première convention de coopération entre le MEDEF et la CGEM, et prévoyait une harmonisation des points de vue et de l'action des deux organisations ainsi qu'un échange d'informations et d'expertise. Les deux patronats avaient, à travers ce cadre conventionnel, franchi une étape cruciale dans l'action des deux organisations afin de permettre une dynamique et une simplicité dans l'action des deux patronats. Concrètement, l'accord visait entre autres à permettre aux deux organismes d'échanger informations et expériences. Le partage d'informations concerne notamment les questions d'ordre économique, commercial et financier, ou toute information pouvant faciliter les échanges de marchandises et les flux d'investissements entre les deux pays. Le niveau des investissements et des échanges commerciaux devrait définitivement s'accroître, à en croire les déclarations des deux parties jeudi dernier, la France étant, par la voix du président du MEDEF, Pierre Gattaz, «déterminée à retrouver sa place de premier partenaire du Maroc en termes de flux commerciaux». Miriem Bensaleh Présidente de la CGEM Nous parlons aujourd'hui essentiellement dans nos relations avec nos homologues français de co-développement et non de co-localisation avec un réel partage de savoir-faire. Mettre en relation les entreprises des deux pays relève du travail de la CGEM et du MEDEF. La France est le premier investisseur et deuxième partenaire commercial et nous sommes déterminés à construire un partenariat concret et durable avec nos homologues français. S'agissant plus précisément de l'économie verte, nous devons en effet investir écologiquement tolérable, socialement équitable et économiquement efficace. Dans ce sens, je suis convaincue que nos entreprises trouveront des opportunités de co-développement dans l'économie verte au-delà de nos frontières géographiques. Pierre Gattaz Président du MEDEF Notre objectif est de trouver des solutions de manière à ce que nos entreprises soient compétitives pour assurer leur développement et le développement des opportunités de business dans l'économie verte. Il s'agit aussi de promouvoir le rôle des entreprises en soutenant l'innovation et le prix carbone. Nous voulons aussi construire ensemble, durablement en valorisant le savoir-faire de nos entreprises, avec également l'optique de travailler ensemble en Afrique et dans les pays arabes. Il y a certes des aléas politiques, souvent conjoncturels, mais nous sommes là pour assurer un développement économique et une création d'emplois. C'est cela qui nous anime. L'idée pour nous est d'apporter la voix de la sagesse pour accroitre les relations économiques entre nos deux pays et les inscrire dans la durée.