Les rideaux sont tombés, ce week-end, sur le Forum africain du business halal qui a réuni plus d'une centaine de participants à Dakar. De fortes recommandations ont été formulées pour l'émergence du business halal en Afrique. Hommes d'affaires, investisseurs provenant des pays arabes et asiatiques, membres de l'OCI (Organisation de la conférence islamique) et les opérateurs économiques de la Sous-Région étaient satisfaits du Forum africain du business halal. À l'initiative du ministère sénégalais du Commerce, en collaboration avec le Salon international du business musulman du Sénégal (SIBM) et le Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), ce forum clôturé le week-end dernier, constitue un point de départ sur de futurs partenariats et relations d'affaires autour du business halal. C'est, d'ailleurs pour jeter les bases de ces nouvelles orientations, que le ministre du Commerce, Alioune Sarr, s'est prononcé sur la quintessence des points de discussions, sous le signe de «la dynamisation des échanges commerciaux avec les pays du Golfe et d'Asie. Un document de référence sera rédigé où toutes les recommandations formulées par les acteurs pendant ces échanges seront prises en compte». 670 milliards de dollars C'est d'ailleurs, dans ce sillage, que le Premier ministre, Mahammed Dionne, a soutenu que «des efforts doivent être consentis pour l'harmonisation des règles de normalisation et de certification des produits halal». En présidant la cérémonie d'ouverture du Forum, le responsable gouvernemental a fait savoir que «cela permettra de développer la chaîne de valeurs halal, notamment les produits agroalimentaires et puis booster les échanges commerciaux entre les pays membres de l'OCI». Cet axe porte à croire que les entreprises africaines doivent et devront jouer le jeu pour capter le potentiel du marché estimé à 670 milliards de dollars, en Afrique dont un potentiel de 150 milliards en Afrique de l'ouest. La vitrine marocaine Pionnier en matière de normalisation et de certification, le Maroc devra être le métronome de la nouvelle orientation de la résolution de Dakar. Pour le ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, chargé du Commerce extérieur, Mohammed Abbou, «le Maroc accorde au développement du secteur halal une bonne place dans la formulation des politiques destinées au renforcement des acquis du secteur des exportations et le positionnement progressif des produits marocains sur les marchés porteurs à fort potentiel». Selon lui, «l'Afrique doit se positionner sur l'échiquier du marché international en tant que pays leader dans le domaine du business halal». Halal non-alimentaire Les participants au forum ont soutenu que l'Afrique peut devenir une plateforme régionale de production et de commercialisation des produits halal, et ce, en essayant de capter le halal non-alimentaire. Les organisateurs l'estiment à 2.300 milliards de dollars. Il s'agit des viandes et produits dérivés, produits de la pêche, des boissons non-alcoolisées le beurre et les épices d'assaisonnement. Quid du marché du business halal non-alimentaire qui concerne d'autres produits islamiques comme le tourisme, la mode (vêtements, chaussures, chapelets...), l'artisanat, les produits pharmaceutiques et cosmétiques, l'édition, les produits électroménagers, les jouets d'enfants, les médias et le marketing. Mohammed Abbou Ministre délégué chargé du Commerce extérieur Afrique peut tirer profit pour devenir une plateforme régionale de production et de commercialisation des produits halal, un secteur qui se développe d'une manière exponentielle. Le Maroc partage son expertise Le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Mohammed Abbou, a participé à la cérémonie d'ouverture du forum. Selon lui, «le Maroc enregistre une croissance annuelle de 12% par an, depuis 2004 dans ce secteur d'avenir». Non sans relever que «le royaume compte plus de 70 entreprises labellisées halal. «Cette labellisation permet au pays de renforcer son offre de produits halal et de développer l'exportation», indique Abbou. C'était aussi l'occasion de parler de l'Institut marocain de normalisation (IMANOR), l'organisme en charge de la normalisation. Les organisateurs ont su profiter de l'expérience marocaine sur l'accroissement de la compétitivité des entreprises marocaines et la protection des consommateurs sur le business halal. Pour le Premier ministre sénégalais, Mahammad Dionne, «le marché des produits halal est en train de franchir, de plus en plus, les frontières géographiques et culturelles et s'insèrent dans les circuits de distribution à l'échelle mondiale». Avant de poursuivre : «Ce forum engagera, à coup sûr, la dynamique de promotion d'un marché halal en Afrique, en tenant compte des avantages comparatifs et concurrentiels de nos pays».