Alors que les yeux étaient rivés, vendredi soir lors de la cérémonie des Césars en France, sur le sort de la controversée Loubna Abidar, la surprise est venue du film «Fatima», inspiré de deux livres de la Marocaine Fatima Elayoubi, et réalisé par le Français Philippe Faucon, Marocain lui aussi mais de sol. Ce film a remporté le César du meilleur film, alors qu'il ne faisait pas figure de favori dans cette catégorie. Il évoque l'intégration d'une mère d'origine maghrébine, qui fait le ménage dans la banlieue lyonnaise et élève, seule, ses deux enfants. Condamnée à rester plusieurs jours chez elle par un arrêt de travail, elle décide de prendre enfin la plume pour s'adresser à ses filles en arabe, pour exprimer enfin ce qu'elle n'avait jamais osé leur dire jusqu'ici. Ce film évoque l'actualité des immigrés en France, car il cristallise savamment le manque de communication entre une mère venant du Maghreb, et ne maîtrisant pas la langue de Molière et sa progéniture qui ne maîtrise ni la langue ni les codes maghrébins. Et si Fatima a fait l'effort nécessaire pour apprendre le français en vue de mieux communiquer avec ses deux filles, ce n'est certainement pas le cas de la majorité, ce qui a pour conséquence, dans certains cas, quelques dérives obscurantistes par absence de repères, et par rapport au pays d'origine, et par rapport au pays de naissance. Vivement plusieurs Fatima pour l'équilibre spirituel et identitaire de notre diaspora ! Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours... Oussama Benabdallah, Enfant de la télé Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.