Argan, câpres, miel, dattes...près de 150 produits du terroir marocain sont actuellement exposés à la 53e édition du Salon international de l'agriculture de Paris (SIAP). Plus de 700.000 visiteurs sont attendus jusqu'au 6 mars. Les exposants marocains, pilotés par l'Agence de développement agricole, ont redoublé d'efforts pour mieux vendre le label Maroc. Loin de la colère des paysans et éleveurs français qui ont réservé, samedi dernier, un accueil musclé au président François Hollande, le pavillon 5 dédié aux produits et délices du monde, a inauguré le Salon de l'agriculture de Paris dans une ambiance festive. Le Maroc est au rendez-vous pour la quatrième édition consécutive de cette grand-messe du monde végétal et animal qui est venu présenter sa richesse et sa diversité, jusqu'au 6 mars au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Dès l'ouverture, à 09h00, les visiteurs, dont la majorité est en famille, affluent à cette manifestation, l'une des plus populaires de France. Très vite, le pavillon du Maroc qui se dresse sur 320 m2, entre ceux de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, fait le plein. L'on touche, l'on hume ou l'on déguste... du safran, de l'eau de rose, de l'huile d'olive ou d'argan, des câpres, du miel et des dattes. La participation marocaine, pilotée par l'Agence du développement agricole (ADA) a mis l'accent sur les produits du terroir qui représentent toutes les régions du royaume. En tout, on compte une trentaine d'exposants, dont 22 font le déplacement pour la première fois à Paris, voire à l'étranger. Dans le détail, ces participants sont composés de 25 groupements de producteurs et 5 entreprises privées. Ils proposent aux professionnels et au grand public pas moins de 150 produits, dont 12 sont labellisés. L'intérêt des visiteurs est évident. Le succès des produits du terroir marocain surfe sur la mode du bio, de l'agriculture propre et solidaire, ce qui explique la mine des grands jours qu'affiche Mohammed El Guerrouj, directeur général de l'ADA. «Les produits du terroir constituent une véritable opportunité pour l'instauration d'un développement local viable et durable, tenant en compte la préservation de l'environnement. L'occasion nous est donnée pour présenter tout le potentiel du terroir marocain. Le salon de Paris représente 700.000 visiteurs dont 40% de professionnels, en quête de produits de qualité. Dans, ce domaine, le Maroc a bien avancé et il s'agit pour nous de renforcer la compétitivité des produits marocains», commente ainsi El Guerrouj. La chance est donc donnée aux petits producteurs d'accéder au marché européen. Une aubaine, selon le représentant de la Coopérative Souktana du safran, qui emploie 135 personnes à Taliouine, dans la province de Taroudant. Réalisant une production de 200 kg/an, la coopérative a, désormais, des ambitions à l'international d'autant plus que la demande pour le safran marocain est croissante. Une demande qui concerne tous les autres produits du terroir national, de la figue de Barbarie aux câpres, en passant par les dattes ou la menthe. C'est pourquoi, ce secteur a été hissé au rang de priorité stratégique pour l'agriculture marocaine par le Plan Maroc Vert (PMV). «Il s'agit de passer d'un mode de production traditionnel sous-organisé vers un secteur plus structuré, offrant des gammes de produits de qualité, à forte valeur ajoutée avec un accès aux marchés national et international», indique Mohammed El Guerrouj. Une stratégie payante, témoigne Mohamed Boushaba, président du GIE Toumour Wahat Aoufous, qui opère dans la production de dattes, dans la région d'Errachidia. Participant pour la deuxième fois au salon, le groupement qui emploie plus de 450 personnes, a signé, l'an dernier, un contrat avec une grande enseigne d'épicerie fine française. De plus, les programmes d'appui et d'accompagnement, mis en place, dans le cadre du PMV, ont aidé les agriculteurs à en finir avec le bayoud, maladie fongique qui dévore le palmier-dattier. Les palmeraies ont été aussi régénérées via la plantation de palmiers, plus résistants. Résultat, la production s'est améliorée en quantité et en qualité. Et les jeunes sont, aujourd'hui, motivés et ne rechignent plus à travailler la terre quand elle est source de réels revenus. Alimentation citoyenne L'édition 2016 du SIAP est placée autour du thème : «Agriculture et alimentation citoyenne». Un thème d'actualité alors que les pays se posent la question de savoir comment booster la production agricole mondiale tout en préservant l'environnement. Dans ce sens, l'Agence pour le développement agricole, qui opère sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, a pour mission de proposer des plans d'action relatifs au soutien de l'agriculture solidaire, via des projets économiquement viables non seulement pour améliorer les revenus des agriculteurs, mais aussi pour assurer l'avenir alimentaire des Marocains.