Les travaux de la 15e session du Sous-comité de commerce du poisson de la FAO, qui s'étendront sur une semaine à Agadir permettront à la FAO de se pencher davantage sur les directives relatives aux programmes de documentation des prises de pêche. Les travaux de la 15e session du Sous-comité de commerce du poisson de la FAO ont démarré, lundi, à Agadir. Cette manifestation, qui se tient pour la 1re fois dans un pays africain et arabe réunit plus de 50 délégations de ministres des pêches pour examiner la question de la durabilité des ressources dans un contexte marqué par la progression mondiale de la production halieutique. Les projections pour 2015 semblent annoncer encore une légère hausse de la production, qui grimperait à 169 millions de tonnes. «Les exportations des produits de la pêche au Maroc ont atteint 2 milliards de dollars en 2015, en hausse de 16% par rapport à 2014», souligne Zakia Driouich, secrétaire générale du département de la pêche maritime. Cependant, malgré la contribution croissante de l'aquaculture, en développement au Maroc, à l'offre internationale de poissons, le secteur des pêches de capture reste encore dominant. Aujourd'hui, les représentants des pays réunis à Agadir sont en accord avec les directives techniques proposées par la FAO concernant les programmes de documentation des prises pour une meilleure traçabilité des captures, ceci depuis la pêche jusqu'à la commercialisation. Mais toujours est-il qu'il faut harmoniser les critères de certification pour les exportations de poissons vers les grands marchés internationaux afin de réduire la pêche illicite, qui continuent à faire peser une grave menace sur les stocks de poissons. Compte tenu de la grande diversité et de la complexité des systèmes nationaux de traçabilité et des programmes de documentation des prises, ainsi que de la difficulté que cela comportait, selon la FAO, pour l'élaboration des directives relatives aux programmes de documentation des prises, il a été procédé à limiter le champ d'application à la certification des prises lors de la phase de déchargement des navires et aux prescriptions connexes de certification commerciale, lorsque des produits de la pêche font l'objet d'échanges internationaux. Actuellement, la consultation technique sur l'élaboration définitive des directives relatives aux programmes de documentation des prises, qui bénéficie d'un appui financier de la Norvège, se tiendra du 12 au 15 avril à Rome, pour les présenter ensuite au Comité des pêches, en juillet 2016, pour examen et adoption. Par ailleurs, la FAO a déjà négocié l'adoption en 2009 par ses Etats membres de l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. L'accord entrera en vigueur lorsque 25 pays auront déposé leur instrument de ratification. À ce jour, ledit accord compte plus de 21 pays et devrait parvenir aux 25 ratifications nationales requises pour entrer en vigueur d'ici la session du Comité des pêches, qui se tiendra au siège de la FAO en juillet. Du côté du Maroc, qui a ratifié ledit accord, la totalité des pêcheries sont actuellement couvertes par des plans d'aménagement dans le cadre de la stratégie Halieutis, axée sur le trio : durabilité, compétitivité et performance. De plus, un système de surveillance et de contrôle (VMC) a été déjà généralisé, lequel permet d'enregistrer les infractions commises lors du non respect des miles et zones de pêche. Par ailleurs, Il est difficile actuellement de mettre la main, selon la FAO, sur des chiffres précis, mais la pêche illicite se serait intensifiée au cours des vingt dernières années, en particulier en haute mer, où elle atteindrait désormais de 11 à 26 millions de tonnes de poissons capturés de façon illicite chaque année, pour une valeur comprise entre 10 et 23 milliards de dollars.