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«Le site d'Anza nécessite un traitement de choc»
Publié dans Les ECO le 16 - 02 - 2016

Abdellatif Moukrim : Directeur du Laboratoire de recherche écosystèmes aquatiques
«Le site d'Anza est un «point noir» dans la baie d'Agadir puisqu'il reçoit directement et sans aucun traitement, de multiples rejets à l'état brut».
Les ECO : Scientifiquement parlant, comment qualifiez-vous la pollution au nord d'Agadir en général et Anza en particulier ?
Abdellatif Moukrim : Nous menons des recherches scientifiques sur cet écosystème depuis 1993. Le site a fait l'objet de plusieurs travaux de recherches. À notre avis, le site d'Anza est un «point noir» dans la baie d'Agadir, puisqu'il reçoit directement et sans aucun traitement, de multiples rejets à l'état brut. Il s'agit de 2 rejets principaux urbains (50 l/s), un rejet industriel avec plus de 13 rejets industriels (70 l/s) et le rejet port (50 l/s). Ces rejets d'eaux usées domestiques et industrielles, sont responsables d'une pollution surtout liée à la forte charge en matière organique, en matières en suspension et en sel utilisé lors du procédé de la conservation du poisson. La forte charge en chlorure de sodium du rejet final semble être le principal problème environnemental. Les analyses effectuées sur l'un des rejets principaux urbains ou sur le rejet d'une unité industrielle montrent des valeurs dépassant les normes. De plus le site est sous l'influence des activités portuaires. Nous citons, à titre d'exemple, une pollution due aux hydrocarbures, particulièrement lors des repos biologiques lorsque des centaines de bateaux se retirent au complexe portuaire d'Agadir.
Quelles sont les caractéristiques de ces rejets industriels et la typologie des matières organiques ?
Rien que pour une conserverie à Anza, qui a fait l'objet d'une étude, ses rejets montrent que la demande chimique en oxygène (4.454 mg d'O2/l au niveau du collecteur général) dépasse de loin les limites autorisées par la norme marocaine (500 mg d'O2/l) et internationale des rejets directs. La demande biochimique en oxygène pendant 5 jours de 3.079 mg d'O2/l dépasse de 30 fois la norme autorisée. Une forte charge organique et un taux élevé de sels. Les matières en suspension décantables et non-décantables, organiques ou minérales (1.295 mg/l) dépassent nettement la norme de 50 mg/l. Il est de même pour l'azote Kjeldhal total (4 fois plus élevé que la norme autorisée), le phosphore total (2 fois supérieur à la norme autorisée) et le taux des huiles et graisses dépasse (42 fois la norme autorisée). Les paramètres chlore, calcium et sodium indicateurs de pollution, dépassent également les normes des rejets. C'est aussi le cas pour la conductivité et les recherches relatives aux caractéristiques physico-chimiques et parasitologiques.
Quelles sont les répercussions sur l'environnement immédiat, notamment l'écosystème marin et la qualité des eaux de la mer au nord d'Agadir ?
Les répercussions ne sont, malheureusement, pas qu'environnementales. Elles sont sociales, économiques, sanitaires et bien d'autres. Si nous nous en tenons à l'impact environnemental, toutes les études, que nous avons effectuées sur la plage d'Anza, montrent que l'écosystème est de très mauvaise qualité environnementale. D'ailleurs, la plage est interdite à la baignade depuis des décennies sachant qu'elle reste très fréquentée par la population locale. Ce qui pose un sérieux problème de santé et d'hygiène, sans parler des conséquences négatives de cette pollution sur le plan économique. Cette situation a entraîné également la dégradation et un déséquilibre de l'écosystème et de ses ressources en plus du risque de propagation de cette pollution vers d'autres écosystèmes, comme la plage touristique d'Agadir. Toutes les études menées confirment, malheureusement, ce diagnostic inquiétant.
Est-ce que la STEP de la Ramsa à Anza est en mesure de pallier cette problématique devant l'absence d'un système de prétraitement au sein des unités industrielles ?
La situation environnementale à Anza est inquiétante. En plus de la pollution de l'air et du sol, la plage subit une contamination par des rejets urbains et des rejets industriels ; ainsi que l'influence des activités du complexe portuaire d'Agadir. En effet, concernant les différents rejets et déchets générés par les activités des ports du complexe, nos travaux de recherche ont montré que la plage voit sa contamination par les hydrocarbures augmenter sensiblement en raison de la concentration de bateaux dans le port de pêche lors de la période de repos biologique.
C'est pour ces raisons que nous pensons que la situation de la ville, nécessite une stratégie et gestion globales et un projet intégré pour le rétablissement de l'état de santé des écosystèmes de ce site. Ceci dit, le projet de traitement des eaux usées à Anza (STEP), nouvellement installé, va certainement contribuer à l'amélioration de la qualité de la plage. À ce propos, vu l'état de dégradation de ce milieu, son rétablissement demandera certainement beaucoup de temps.
Dans tous les cas, nous suivrons sur le plan scientifique, à travers des travaux de recherche, cet écosystème. Aussi, nous nous permettons de dire à propos du projet de la station d'Anza, qu'il aurait été souhaitable, parallèlement à la mise en place de la station, d'aider les entreprises à se doter d'une politique de réduction et de gestion de leurs rejets liquides et solides. En ce qui concerne, l'influence du complexe portuaire sur la plage d'Anza, en termes de contamination par les hydrocarbures, elle est à suivre avec beaucoup d'attention.


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