Nées aux Etats-Unis dans les années 90, les startups bousculent les conventions et révolutionnent l'économie. Qui sont-elles ? Ont-elles un avenir au Maroc ? Bienvenue dans un écosystème en pleine ébullition ! Petites, fragiles, mais tellement rafraîchissantes, les startups éclosent timidement au Maroc, semant autour d'elles les graines d'un nouveau modèle d'entreprises. Contrairement à leurs aînées, ces jeunes pousses grandissent hors des sentiers battus et des structures traditionnelles. À l'origine, une étincelle, une idée neuve à laquelle leurs fondateurs croient dur comme fer, les mène sur le chemin de l'entrepreneuriat. Dans les startups, la prise de risque est grande car l'innovation est au cœur de l'activité et la majeure partie d'entre-elles ne génèrent pas ou peu de profits à leurs débuts. En revanche, leur potentiel de croissance est supérieur à la norme : elles créent de nouveaux marchés et leur terrain de jeu s'étend au-delà de leurs frontières. Souvent inspirées par les nouvelles technologies, les startups sont engagées dans des phases plus ou moins longues de développement et de tests car les modèles qu'elles proposent sont en rupture avec les normes et les habitudes établies. Elles innovent par la nature de leurs produits et services, leurs procédés atypiques, leurs formes de commercialisation et d'organisation originales. Pour laisser tout son potentiel d'expression à leur créativité, ces jeunes structures opèrent en mode libre et dans leurs locaux, il n'y a pas de hiérarchie mais beaucoup d'échanges et de la complémentarité au sein des équipes. Le terreau fertile des nouvelles technologies L'économie mondiale a connu un tournant majeur avec l'apparition d'internet et du world wide web au tout début des années 90. Tel une traînée de poudre, l'accès à internet s'est démocratisé, entraînant avec lui la chute des coûts des services informatiques et l'apparition de nombreuses entreprises. Dans le champ encore vierge de la net économie, les startups pourvues de financements ont pu mettre en œuvre leurs idées novatrices et certaines sont devenues des géants, tels Google, Amazon ou Yahoo ! Au Maroc, il faudra attendre le début du nouveau millénaire pour voir éclore les premières startups. Investissant la toile, les jeunes pousses locales sont désormais présentes dans des secteurs aussi variés que la distribution (Epicerie.ma), l'éducation (9rayti, Concourate), les ressources humaines (Rekrute), la culture (Livremoi), les bons plans (Hmizate, Superdeal, Infinitable)... Nées pour répondre à des besoins locaux, elles s'inspirent de modèles existants à l'étranger ou proposent des services innovants, à l'instar d'Omniup, fournisseur d'accès internet dans les espaces publics et Screendy, qui permet à des débutants de développer des applications mobiles sophistiquées en quelques jours. Certaines startups marocaines investissent la sphère de l'économie solidaire, telle Sheaply, dont la communauté facilite le transport de marchandises vers et en provenance de l'étranger. L'arrivée récente de la 4G devrait encore stimuler la créativité et les idées germent dans tout le royaume, d'autant qu'elles ont aujourd'hui l'occasion de s'exprimer. Chaque mois, l'association Startup Maroc organise un week-end marathon dans une ville différente et permet aux porteurs de projets de se confronter à un jury de professionnels. La formule rencontre un tel succès qu'elle ne compte pas moins de 8.000 inscrits en ligne. Des espaces d'envol créés sur mesure Souvent isolés, inexpérimentés, désargentés, les initiateurs de projets sortent aujourd'hui de l'ombre grâce à l'ouverture d'espaces d'échanges et de travail conçus pour les accompagner dans leur envol. Dans plusieurs villes du royaume, des coworking spaces mettent à leur disposition des locaux équipés d'internet et de salles de réunion à bas prix, comme iNSANE à Casablanca et 7ay à Rabat. Certains espaces organisent régulièrement des rencontres thématiques et des pitchs (présentations synthétiques de projets en public) pour permettre à leurs participants d'accroître leur visibilité, échanger leurs idées, développer leurs réseaux professionnels et trouver des sources de financement. Le Technopark, désormais implanté dans trois villes, héberge quant à lui des startups mais aussi des associations, des sociétés ayant pignon sur rue et des entreprises de services pour permettre aux jeunes pousses de tirer profit de leur voisinage. Depuis 2015, l'écosystème marocain des startups s'est enrichi de nouveaux acteurs, les incubateurs d'entreprises, qui accompagnent les jeunes pousses à tous les niveaux (managérial, financier). Dare Inc et New Work Lab ont été rejoints par Eiréné4Impact, Espace Bidaya, Jokkolabs ainsi que le français Numa pour accélérer l'émergence des talents locaux. Pour autant, ces conditions favorables suffiront-elles à asseoir le succès des start-ups marocaines ? Réponse dans notre prochaine publication mensuelle. Alexandra mouaddine Pour H&F Associates Business Partner RH au Maroc www.hf-associates.com