Cette année sera consacrée à la concrétisation de trois chantiers majeurs, à savoir le basculement vers la nouvelle plateforme de cotation et de négociation, la démutualisation de la Bourse et le lancement du programme Elite. Si l'année 2015 a été marquée par les prémices d'une évolution structurante du marché boursier marocain et des acteurs qui y opèrent, 2016, pour sa part, sera celle de la concrétisation de ces chantiers. «L'ensemble de ces mesures s'inscrit dans les actions définies dans notre «Vision 2020», qui a pour objectif de positionner Casablanca en tant que place attractive tournée vers le financement de l'économie marocaine et plus largement africaine», souligne d'emblée Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca. Certes, d'un point de vue purement quantitatif, le bilan de l'année 2015 est resté relativement mitigé, mais sur le plan qualitatif, l'année écoulée marque la poursuite d'un ambitieux plan d'actions, selon le patron de la Bourse. En effet, les montants émis via le marché boursier sont demeurés stables, en 2015, à environ 14MMDH, que ce soit par introduction en Bourse, augmentation de capital ou émission d'obligations. Toutefois, l'an passé a vu un léger réveil des introductions en Bourse avec deux nouveaux entrants de poids: Total Maroc et AFMA qui ont levé 899MDH avec des taux de sursouscription relativement élevés qui confirment l'appétit des investisseurs pour du papier frais. «Bien qu'honorables, ces chiffres sont insuffisants et sont loin de montrer le potentiel que recèle le marché boursier dans le financement des entreprises. Par ailleurs et bien que les volumes de transactions se soient légèrement appréciés, leur niveau demeurent insuffisants au regard de la taille de notre marché», souligne à ce sujet Karim Hajji. Un partenariat qui porte ses fruits Le démarrage du processus de démutualisation de la Bourse de Casablanca a été incontestablement l'une des actions phares, menée dans le sens de la restructuration du marché boursier en 2015. Elle a consisté en l'ouverture du capital de la Bourse de Casablanca, au profit d'acteurs institutionnels nationaux dans un premier temps et internationaux par la suite et la définition d'un nouveau cadre organisationnel et contractuel, qui promeut une meilleure efficience de la gouvernance de la Bourse ainsi que la modernisation de ses outils technologiques. Le financement des entreprises a également constitué un axe majeur de la stratégie de la Bourse de Casablanca avec comme objectif de consolider et accélérer le développement du marché boursier ainsi que de fournir aux investisseurs locaux et étrangers un marché plus performant, liquide et transparent. «Outre le travail de prospection et de vulgarisation que nous menons sur le terrain pour attirer les entreprises, il est aujourd'hui indispensable de travailler avec ces dernières et de mieux les préparer à faire appel au marché financier dans sa globalité», nous a confié Karim Hajji. Dans ce sens, la collaboration de longue date entre la Bourse de Casablanca et London Stock Exchange Group (LSEG) a porté sur le programme Elite, destiné à accompagner les PME à fort potentiel de développement qui souhaitent faire appel au financement via les marchés de capitaux. «Une fois intégrées au programme Elite, les PME peuvent obtenir un label et profitent d'une plateforme communautaire qui regroupe plus de 300 entreprises, 150 partenaires et 90 investisseurs dans 17 pays», explique le dg de la Bourse. Un nouvel élan Le programme Elite sera opérationnel dans quelques semaines à en croire ce dernier. En outre, la mise en place d'une nouvelle plateforme de cotation sera également opérée au cours du premier semestre de 2016 et permettra de mieux accompagner le développement du marché boursier. Sur le plan des réformes, est attendue en 2016 la mise en place du marché financier à terme. Les textes d'application de cette réforme sont en phase de finalisation. D'autres mesures sont prévues dans le sillage de la modernisation de la Bourse. Il s'agit notamment de la mise en place du cadre régissant le placement collectif immobilier ou de l'entrée en vigueur du nouveau régime d'appel public à l'épargne. Beaucoup de réformes sont donc en phase de finalisation, pourvu qu'elles contribuent à améliorer la notoriété du marché financier marocain et à sortir la Bourse de Casablanca de sa léthargie chronique. Actuellement troisième place boursière du continent, la Bourse de casablanca possède tous les atouts pour devenir incontournable auprès des investisseurs et capitaux étrangers. Néanmoins, cet objectif nécessite les efforts de toutes les parties prenantes afin d'augmenter le nombre d'entreprises cotées et d'améliorer la liquidité, seule à même de porter le développement de la Bourse à un niveau supérieur.