Mourad Zaoui Comédien Si la passion vous anime et que vous êtes faits pour un certain métier, le destin ne peut en décider autrement. C'est ce qui s'est passé avec Mourad Zaoui, un passionné du cinéma qui essaie de rattraper le temps perdu. Il est de cette catégorie de «crooner» à l'écran. Il est beau certes mais joue bien et a su prouver aux mauvaises langues qu'il n'avait pas seulement qu'un physique. Tout au long de sa carrière, Mourad Zaoui, a cherché à diversifier ses rôles en allant des plus superficiels aux plus profonds comme pour brouiller les pistes. Une zénitude presque nonchalante qui peut s'expliquer par le fait que son métier l'a rattrapé, par hasard. En effet, après un baccalauréat commercial à l'école Elbilia de Casablanca, Mourad s'envole pour New York où il entame des études de commerce. Après une discussion avec un professeur de théâtre sur place, l'artiste se souvient de son envie enfoui mais toujours présente de devenir acteur. «J'ai toujours su que c'était ce que je voulais faire et qu'il y avait un acteur qui sommeillait en moi, probablement ! L' idée de devenir acteur est arrivée plus tard. Vous savez, c'est un métier très difficile, peut être l'un des métiers parmi les plus durs au monde», avoue l'acteur qui doit se rendre à l'évidence en rentrant au pays puisqu'il reprend l'affaire familiale pour soutenir un père malade. Cependant, tout bascule en 2004 quand son père décède. «Plusieurs facteurs m'ont poussé à opter pour ce métier, mais c'est surtout le jour où je me suis rendu compte que je n'avais qu'une illusion de contrôle sur ma vie et sur mon destin. Je me suis demandé ce qui pourrait m'arriver de pire ? Mourir de faim ? Je ne crois pas, au pire si ça ne marche pas je ferais autre chose et me voila huit ans plus tard toujours acteur, je n'ai toujours pas changé de métier», plaisante Mourad Zaoui qui se souvient du chemin parcouru. C'est alors qu'en 2005, il entame le tournage de son premier long métrage signé Narjiss Nejjar : «Wake up Morocco». «Ce fut une expérience assez douloureuse. Je l'ai très mal vécue, sans vouloir trop rentrer dans les détails, ce n'était pas très agréable ni d'un point de vue humain, ni professionnel, je pense que j'aurais préféré commencer ma carrière autrement...», explique Mourad Zaoui qui rappelle qu'il a eu un accident de moto juste avant le tournage, doublé d'une crise d'appendicite pendant le tournage. Plâtré et avec des points de suture, voila comment Mourad Zaoui s'est préparé pour son 1er film Wake up Morocco ! Une première expérience qui aurait pu s'avérer traumatisante et sonner comme le début de la fin, mais qui n'a pas ébranlé l'acteur, convaincu par son choix de vie. C'est ainsi qu'il va enchaîner des rôles sur grand comme sur petit écran avec «Les larmes d'argent», film franco-belgo-marocain réalisé par Mourad Boucif, «Kandisha», «H'rash», «El Guerrab» ou encore «la ligne rouge». On l'aperçoit dans des téléfilms à l'image de «Hadi ou touba» ou encore «la brigade». Des rôles qui se suivent et qui ne se ressemblent mais comptent surtout dans la vie d'un acteur. «Mes rôles m'ont tous marqué d'une façon ou d'une autre, mais je vais en citer quatre : en particulier El Guerrab dans «El Guerab», Souleiman dans «les larmes d'argent», Ramses 3 et Nike Chrajem dans «The End», confie Mourad Zaoui, qui aspire plus à des types de rôles plus compliqués, complexes, les rôles qui sont aux antipodes de ce qu'il est dans la vie. « Une petite anecdote : lors de la projection du dernier film de Hicham Laasri «The End», une personne est partie voir le réalisateur pour lui dire : «qui est cet acteur qui joue le rôle du soudeur, il a un petit air de Mourad Zaoui ,mais il est meilleur acteur. J'ai trouvé ça marrant et c'est ce type de rôle que j'affectionne», se souvient l'acteur amusé par la petite histoire. C'est ainsi que l'acteur s'amuse avec la caméra et se trouve toujours là où on l'attend le moins comme dans ce court métrage de Hicham Hajji où l'acteur joue un personnage enfermé dans un appartement après une nuit agitée et festive. Il jouera également dans «Echec et Mat», le dernier film de Othman Naciri où il campe le rôle d'un jeune marié, mais amoureux de sa collègue, qui va se retrouver rattraper par le passé d'un père à l'histoire tumultueuse aux côtés de Said Bey, Omar Lotfi et Fahd Benchemsi. Toutefois, le boulimique du travail ne s'arrête pas là, il enchaîne les tournages comme «Exit Marrakech» et «The physician» en post-production, «Land» qu'il tourne actuellement et «Chaïbia» en préparation de tournage. L'acteur ne s'arrête pour autant jamais et pour cause, il essaie sûrement de rattraper le temps perdu. Il observe, apprend de ses tournages et des gens avec qui il tourne à l'image de David Carradine, Saïd Taghmaoui ou encore Armand Assante. L'acteur qui a quitté les Etats-Unis pour faire carrière au Maroc malgré lui, ne regrette rien puisqu'il a tracé son chemin et s'est fait un nom dans le cinéma marocain comme pour prouver à qui veut l'entendre que «ce n'est pas à lui d'aller à Hollywood mais que c'est à Hollywood de venir chez moi». Ça tourne !