Les forces de l'ordre en train d'évacuer des migrants subsahariens à Tanger./DR Dans un communiqué paru mercredi, le Gadem (Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants) a qualifié l'évacuation de migrants au quartier Al Irfane de Boukhalef, à Tanger, «d'opération d'évacuation discriminatoire contre les Noirs non ressortissants». Selon le Gadem, «24 heures après l'ultimatum lancé par les autorités aux ressortissants étrangers subsahariens [qui] ont envahi et occupé illégalement des appartements appartenant à autrui au quartier Al Irfane, relevant du district de Boukhalef, dans la ville de Tanger, les forces de l'ordre ont entrepris, lundi 30 juin à partir de 18h, de déloger les Noirs non ressortissants habitant le quartier». Un décès qui en rappelle d'autres Et de poursuivre: «De nombreux ressortissants subsahariens ont été contraints de monter dans des bus et déplacés vers plusieurs villes, dont Rabat et Taroudant. Deux personnes sont ce matin à l'hôpital: une personne blessée pendant l'intervention et la seconde décédée après une chute d'un immeuble, dans les mêmes circonstances que Moussa Seck en octobre 2013 et Cédric Bété en décembre de la même année». Le Gadem s'est ainsi inquiété de la «recrudescence du climat d'intolérance au Maroc et de la haine envers les Noirs». Il a exprimé sa préoccupation envers le caractère «discriminatoire et illégal» de ces opérations d'évacuation. L'ONG se pose ainsi la question suivante: «les autorités ne se sont-elles pas rendu coupables de discrimination sur la base de l'origine nationale et/ou de la couleur de peau?» Expulsion d'une famille légalement logée Faisant remarquer que les Noirs habitants le quartier Boukhalef ne sont pas tous des squatteurs, le Gadem soutient avoir identifié «au moins une famille titulaire d'un contrat de bail qui a été délogée par les forces de l'ordre à la demande des voisins». Dans son communiqué, l'ONG a aussi pointé du doigt une série d'articles haineux envers les Noirs, notamment contre les personnes habitant dans le quartier de Boukhalef, relayés par des médias électroniques arabophones ces dernières semaines. Ainsi, affirme le Gadem, «ces sites ont contribué à la montée du climat d'intolérance et de haine raciale et sont donc responsables, autant que les autorités, de ces violations des droits des Noirs».