Le secteur souffre d'un problème de taxes parafiscales, des coûts exorbitants du contrôle et du foncier. Il consomme à peine 7% du ciment national, trois fois moins qu'en Espagne et il exige aujourd'hui de l'accompagnement. Le préfabriqué par opposition au béton coulé sur place, consomme à peine 7 à 8% du ciment national. Ce taux est de 14% dans certains pays similaires et trois fois plus grand en Espagne. En cette période de stagnation pour ne pas dire de crise de l'immobilier, les industriels des matériaux de construction en béton cherchent accompagnement. Hier à Rabat, ils étaient chez Nabil Benabdellah pour un échange serein sur les moyens à même de requinquer le secteur. Le ministre de l'Habitat et de la politique de la ville reconnaît la nécessité d'accompagner le secteur pour qu'il ait du grain à moudre. À plus forte raison qu'il s'agit d'un secteur à fort potentiel. Globalement, l'industrie des matériaux de construction compte 961 établissements, soit 9% de l'ensemble des unités industrielles, 6% de l'emploi, 11% des investissements drainés et 33,7 MMDH de chiffre d'affaires. Le secteur assure 90% des besoins locaux en ciment, en béton, en céramique, en brique rouge et autres...Toutefois, le secteur du béton a été victime de son succès, comme l'a dit, d'entrée de jeu, David Toledano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC). En effet, l'euphorie du logement social durant les années 2000 a profité à tout y compris à l'informel. Plusieurs industriels se sont ruinés, regrette Toledano, d'avoir tenté des produits nouveaux. S'ajoutent à cela les taxes parafiscales sur le ciment, l'acier et le sable qui rentrent dans la fabrication du béton et qui représentent une ponction de 250 MDH par an. Aujourd'hui, tout le monde est d'accord que face au tassement de la branche sociale, des produits de substitution doivent entrer en jeu. Pour Azzedine Abaakil, président de l'Association marocaine de l'industrie du béton (AMIB), l'administration doit laisser le choix au constructeur d'utiliser le préfabriqué. Il appelle de ses vœux que les honoraires des bureaux de contrôle soient éliminés. Qualifiés d'exorbitants, ces honoraires peuvent aller jusqu'à 16% du prix de revient du béton prêt à l'emploi. Ce qui en soi représente un frein supplémentaire à l'épanouissement de la filière. Auquel il y a lieu d'ajouter ce qu'Abaakil qualifie de mentalité conservatrice de l'administration qui freine l'innovation. À titre d'exemple, cite le responsable, le projet de Ligne à grande vitesse au Maroc n'a fait aucune commande à l'industrie de préfabrication. Travaillant sur un label AMIB, l'association exigera plus de transparence et des produits normalisés à l'avenir pour créer un climat de confiance et barrer la route à l'informel. Justement comme l'a si bien dit, Mehdi El Mâachi, vice-président de l'AMIB, la normalisation est un facteur de différenciation. Ce dernier a particulièrement mis l'accent sur le caractère ami de l'environnement de l'industrie de la préfabrication dont les émissions en CO2 sont des plus faibles. Il a aussi appelé le ministère à faciliter l'accès au foncier en location pour alléger la facture investissement des industriels.