La CGEM procédera aujourd'hui jeudi à la signature d'une convention avec l'ambassade des Pays-Bas au Maroc dans le cadre du programme Matra Sud pour le financement du lancement du projet de l'Observatoire marocain de la TPME. Le compte à rebours a commencé pour l'Observatoire national des TPME. Sa date de lancement a été clairement annoncée pour le courant de cette année avec la signature d'un certain nombre d'accords visant à assurer son financement. Cette instance aura pour mission de «centraliser toutes les données et information ayant attrait à l'environnement des TPM, aussi bien sur le plan national que régional». Plus encore, l'Observatoire devra remplir une fonction centrale revendiquée depuis quelques années déjà par le tissu entrepreneurial, à savoir l'établissement d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs sur les conditions d'accès au financement de ces structures. Il devra également donner des informations bien précises sur les différents impacts des mécanismes d'accompagnement de la TPME. Tout ceci a pour visée de mobiliser un certain nombre d'acteurs institutionnels et privés pour défendre les besoins réels de ce tissu entrepreneurial afin d'en garantir le développement dans les meilleures conditions. Plus encore, il s'inscrit dans le cadre d'une stratégie nationale de la TPE au cœur de nombreuses stratégies institutionnelles. Le réveil du patronat La Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) a longtemps été pointée du doigt par les TPE qui lui reprochait la centralisation de ses actions au profit des grandes structures du tissu économique. Ces dernières années, cette dernière tente de rompre avec cette idée reçue en prenant «l'engagement de mobiliser ses groupes de travail, ses fédérations et ses commissions au service du développement de la TPME». C'est dans ce sens que ce nouvel observatoire devra servir d'indicateur à même de permettre aux TPE d'avoir un meilleur accès aux marchés ou encore d'accéder au financement. À travers cette prise en main des problématiques des petites structures, le patronat souligne : «Les liens multiples avec la PME et la grande entreprise que présente la TPE en tant que maillage qui permet de densifier le tissu économique et d'assurer sa flexibilité et son immunité». Reste à élucider la question de l'informel qui s'invite presque systématiquement dans les débats. La réalité fait qu'aujourd'hui un grand nombre de TPE marocaines évoluent dans le secteur informel et ne sont donc pas répertoriées. Il s'agit là d'un des principaux points de blocage que devra rencontrer cet observatoire à sa création. Il s'agira d'ajouter à ses missions la détection des très petites entreprises informelles afin que ce dernier puisse être à même de trouver, avec la participation des principales institutions et associations qui le composent, une solution tangible à cette donnée, laquelle fait désormais partie intégrante du paysage économique national. C'est aussi dans ce sens que l'organisation du travail de cette structure, à travers sa dimension régionale, permettra de réaliser un travail de fond dans chaque région via la «mise en place des structures d'intervention dédiées à la TPE, dotées de ressources financières adéquates, de compétences professionnalisées et orientées performance et résultats pour développer la confiance chez la TPE, servir ses intérêts et susciter son adhésion», explique-t-on auprès de la CGEM. De quoi tracer les prémices d'une action concrète pour le développement de ce tissu entrepreneurial stratégique pour l'économie nationale. Saad Hamoumi, président de la Commission PME à la CGEM Les ECO : Quels sont les enjeux de l'Observatoire de la TPME ? Sâad Hamoumi : Les enjeux de l'Observatoire marocain de la TPME sont comme suit : il doit contribuer à produire des informations macro-économiques et des études sectorielles et générales partagées et validées par tous les organismes publics et privés marocains. Les données statistiques relatives à l'activité économique au Maroc devront y figurer de façon fiable, être actualisées et exhaustives. Il aura aussi un rôle centralisateur de véhicule de l'information. Quel est aujourd'hui l'état d'avancement de sa mise en place, ce dernier étant prévu pour début 2014 ? Un premier travail a permis de dresser une cartographie de l'existant avec les forces et faiblesses concernant la disponibilité de l'information économique et sa fiabilité. Ce travail a été réalisé grâce à un partenariat public-privé piloté par un cabinet de conseils international spécialisé dans les observatoires économiques. Comment se déclinera-t-il et quelles seront ses prérogatives ? L'Observatoire sera lancé en 2014 et commencera avant la fin de cette année à produire des livrables qui donneront une information sur l'activité économique au Maroc. Nous allons bien entendu avec l'aide de tous les partenaires publics et privés privilégier le développement économique régional et en suivre l'accomplissement. La TPE sera au centre de nos préoccupations et tous les acteurs économiques seront mis à contribution afin de réussir ensemble cet important projet structurant pour notre économie.