Les employés de la filiale camerounaise de la multinationale française demandent le départ de l'administrateur-directeur général, Jean Philippe Guillaume. Le 25 juin dernier, la Société générale Cameroun (SG Cameroun - filiale de la banque française Société générale) a été paralysée par un mouvement de grève qui a touché aussi bien la direction générale que les différentes agences situées sur l'étendue du territoire. Ce débrayage a connu un retentissement particulier dans la mesure où il a été déclenché au moment où les fonctionnaires et agents de l'Etat passaient aux guichets des banques pour toucher leurs salaires. Comme l'on pouvait s'en douter, l'absence de services a provoqué une vive tension dans les rangs des clients de cet établissement bancaire qui est l'un des plus importants du pays. À Yaoundé par exemple, les clients de la banque ont manifesté leur mécontentement en érigeant des barricades sur la voie publique. Il a fallu l'intervention des forces du maintien de l'ordre pour contenir les esprits surchauffés et éviter que les protestations ne prennent des proportions plus importantes. Pourtant, ce mouvement de grève n'aura pas été une surprise. En effet, un préavis de grève datant du 19 juin 2014 mettait déjà en garde la direction générale de l'entreprise sur l'imminence de cet arrêt de travail. Dans ce préavis largement relayé par la presse camerounaise, les employés de cet établissement demandent principalement le départ pur et simple de l'administrateur-directeur général, Jean Philippe Guillaume, un citoyen français arrivé à la tête de la banque il y a à peine deux ans et demi. Ce dernier est accusé de tenir des «propos irrévérencieux, insultants voire dénigrants vis-à-vis des représentants sociaux et des institutions de la République, notamment envers la justice et les autorités publiques». Il lui est également reproché un «harcèlement moral» et du chantage à l'égard des employés chaque fois que ceux-ci dénoncent une mauvaise décision. «Si vous insistez, le groupe Société générale va vendre sa filiale camerounaise, comme cela a été le cas en Egypte et j'irai tranquillement continuer ma carrière en France», aurait par exemple menacé Jean Philippe Guillaume. Joint au téléphone, ce dernier n'a pas souhaité commenter les accusations dont il fait l'objet de la part de ses collaborateurs, du moment que les deux parties sont sur une table du dialogue, sous la houlette du ministère du Travail. Cependant, Sylviane Moudeke, le responsable de la communication rejette ces accusations : «Il n'a jamais été question de fermer la filiale camerounaise de la Société générale, dit-t-elle. C'est une entreprise dirigée par des Camerounais, même si son directeur général est français. Personne n'a intérêt à ce que l'entreprise soit fermée». En outre, les travailleurs dénoncent le licenciement «abusif» d'un de leurs collègues, ainsi que la suppression de certaines primes qui leur étaient versées jusque-là... Vendredi dernier, la direction générale de SG Cameroun a publié un communiqué indiquant que les parties étaient parvenues à un «protocole de conciliation avec la levée du mot d'ordre de grève». Une information rapidement remise en question par les grévistes. Un des délégués du personnel contacté par «Le quotidien de l'économie» indiquant que «le mot d'ordre de grève reste maintenu parce qu'on n'a pas trouvé un terrain d'entente», et d'ajouter que seuls trois délégués du personnel sur les dix que compte la banque, ont signé le protocole de conciliation dont parle l'établissement. Sur le terrain, le travail avait timidement repris le vendredi 27 juin dans certaines agences de la ville de Douala par exemple. Présente au Cameroun depuis 1963, la Société générale, à travers sa filiale SG Cameroun (autrefois appelée Société générale de banque au Cameroun - SGBC) emploie 605 collaborateurs travaillant dans les 29 agences réparties sur l'étendue du territoire national. La banque qui compte à ce jour quelque 150.000 clients. Dans une interview en 2013, son administrateur-directeur général indiquait que l'établissement est le premier contributeur au Cameroun en termes de financement bancaire, revendiquant entre 22% et 23% de parts de marché. Billet Agriculture et sécurité «L'année de l'agriculture et de la sécurité alimentaire». Tel est le thème du sommet des chefs d'Etats et de gouvernements de l'Union africaine qui vient de se tenir à Malabo en Guinée équatoriale. Ce sommet intervient dans un contexte marqué par les difficultés que rencontre le continent africain pour nourrir ses populations, mais l'ombre de l'insécurité a plané sur ces travaux : les chefs d'Etats, à l'instar de Paul Biya du Cameroun s'étant focalisés sur la menace terroriste qui devient de plus en plus inquiétante dans certains pays du continent. Le moins que l'on puisse dire est que le thème général retenu pour ces travaux, qui porte sur l'agriculture, représente en lui-même un moyen de lutte contre l'insécurité et le terrorisme. Dès lors, pour lutter contre l'enracinement de ces maux, le continent devrait développer davantage son agriculture. Cela passe par quelques mesures parmi lesquelles le développement de programmes d'incitation des jeunes gens à s'intéresser au travail de la terre, en lieu et place de la tendance actuelle qui veut que tout le monde veuille précisément s'en détourner. Il faudrait aussi, comme on le voit ailleurs, que les Etats africains accompagnent ceux qui ont choisi de faire l'agriculture à travers notamment des subventions qui les rendraient plus compétitifs. Le développement de la recherche est aussi un maillon à ne pas négliger car celle-ci devrait permettre de mettre sur pied de nouvelles variétés de semences capables de résister aux parasites et garantir une forte production. Thierry Ekouti, Dir. pub - Le Quotidien de l'Economie (Cameroun)