Clôturant le 2e trimestre sur une baisse de -3,07%, la Bourse des valeurs de Casablanca parvient à rompre avec sa léthargie et boucle le 3e trimestre de l'année sur une très forte performance. Le marché boursier a accéléré son trend haussier, entamé depuis le début de l'année, boostée par la baisse du taux directeur et l'orientation positive des résultats semestriels 2014. En effet, malgré le léger retrait accusé au début du mois de juillet dernier, la place boursière casablancaise a clôturé le troisième trimestre de l'année 2014 sur une hausse spectaculaire. Cette situation vient pour rompre avec la longue période de morosité dans laquelle a sombré la cote depuis l'année 2010. Selon les analystes du Crédit du Maroc Capital, plusieurs éléments plaident en faveur de ce constat. Tout d'abord, les résultats semestriels des sociétés cotées qui ont généré une croissance bénéficiaire de l'ordre de +2,5% à 14,26 MMDH. «Cet état de fait, traduit la capacité de redressement de plusieurs entreprises après une période de crise», soulignent les analystes. Ensuite, est tombée la baisse du taux directeur de 3 à 2,75% qui devrait, en principe, inciter les opérateurs économiques, notamment les entreprises, à reprendre leurs activités et augmenter leurs investissements, afin de soutenir la croissance nationale. Deux autres événements sont en faveur du Masi à savoir l'amélioration de la prévision de croissance nationale par le HCP à 2,3% à fin juin dernier contre 1,7% un trimestre auparavant, qui devrait ainsi, se rapprocher de la fourchette de la Banque centrale estimée à 2,6% pour le prochain trimestre et l'approbation du Fonds monétaire international (FMI) d'une seconde Ligne de précaution et de liquidité (LPL) pour les deux années à venir, au profit du Maroc et ce, pour un montant de 5 milliards de dollars. «Cette nouvelle ligne témoigne, ainsi, de la confiance du FMI quant aux performances économiques du royaume au cours des dernières années, malgré un environnement international peu favorable», expliquent les analystes. Deux phases distinctes Dans ce contexte favorable, le Masi a affiché un fort rebond trimestriel de +9,26% à 10.080,80 points au moment où le baromètre des valeurs les plus liquides, le Madex, s'est enrichi de +9,87% à 8.253,63 points. Notons que sur le seul mois de septembre l'indice de référence s'est apprécié de 5,6%, plus que la moitié de a hausse annuelle. L'analyse de l'évolution trimestrielle du marché fait ressortir deux phases. Les analystes de BMCI Bourse ont identifié une première phase dite de «stabilité» qui s'étend du 1er au 25 juillet. Celle-ci a été marquée par une quasi stagnation des deux principaux indicateurs de la place (Masi +0,8% et Madex +1,1%) totalisant un volume moyen quotidien de 38 MDH. La deuxième phase, dite «haussière» du 26 juillet au 30 septembre, a vu l'amélioration des indicateurs de référence (Masi +8,4% et Madex +8,7%) touchant leur plus haut niveau trimestriel en fin de période (Masi : 10.080,8 et Madex : 8.2553 points) et drainant un volume moyen de 102 MDH. «Cette progression est le résultat de l'accroissement des grandes capitalisations, en l'occurrence Maroc Télécom (+16%), Attiariwafa bank (+13%), Lafarge Ciments (+20%) et Holcim Maroc (+22%)», appuient les analystes de BMCI Bourse. Dans ce contexte, la capitalisation boursière a augmenté de 8,9% s'établissant à 497 MMDH, portée par l'appréciation des secteurs : Télécommunications (+25,2%), Banques (+8,6%) et Bâtiments et matériaux de construction (+14%). Selon les mêmes analystes, le marché traite à 18 fois ses résultats 2013 et offre un rendement de dividende 2013 de 4,2%. Maroc Télécom, bon élève de la cote Parmi les 22 secteurs côtés, 14 affichent une évolution trimestrielle positive contre 7 durant le deuxième trimestre 2014. La plus forte hausse du trimestre a concerné le secteur «Télécommunications» avec une croissance de 25,2% portée par Maroc Télécom. Ensuite, le secteur «Pétrole & gaz a augmenté de 21,3% essentiellement grâce à la hausse du titre Samir (+50%). Le secteur Bâtiments et matériaux de construction a cru, quant à lui, de 15,6% suite à l'orientation positive des valeurs Holcim Maroc (+21%), Lafarge Ciments (+23%) portée par l'annonce de leur projet de fusion. En revanche, la plus forte baisse du trimestre a été constatée par le secteur Electricité (Jlec) avec un indice en recul de 12,5% du fait du détachement du dividende exceptionnel. Le secteur Immobilier a diminué de -11,5% en raison des contreperformances des titres Addoha (-11%) et Alliances (-22%). De même, le secteur Chimie s'est déprécié de 2,5%, suite à la baisse de Snep (-3%) et Colorado (-2%). Par valeur, Samir affiche la plus forte hausse de la période avec une amélioration de 50% à 384 DH portée par un mouvement acheteur sur la valeur et à l'anticipation positive de ses résultats semestriels. Jet Alu a augmenté de 27,7% à 295 DH. Enfin, Maroc Télécom s'est apprécié de 25,2% à 118,95 DH. Les baisses ont concerné les valeurs Alliances (-21,7% à 380 DH) suite à ses résultats semestriels mitigés, SRM (-18,3% à 261,35 DH) plombée par ses résultats semestriels décevants et Jlec (-12,5% à 4.000 DH) et ce dépit de ses résultats satisfaisants. Un trimestre dynamique Le troisième trimestre a été également marqué par une redynamisation des échanges. En effet, les échanges trimestriels sur le marché central actions se sont appréciés de 82,8% à 4,9 MMDH animés à hauteur de 38% par les valeurs Attijariwafa bank (806 MDH), Maroc Télécom (536MDH) et Alliances (530 MDH). De son côté, le volume sur le marché de blocs a fortement augmenté passant de 89 MDH à 1,7 MMDH, dynamisé à hauteur de 58% par un aller-retour sur la valeur Addoha. En revanche, les flux transactionnels annuels sur les marchés central et de blocs ont affiché respectivement des baisses de -17,1% et de -30,8% s'établissant à 13,4 MMDH et à 7,3 MMDH.