L'Ecole Centrale Casablanca, qui accueillera sa première promotion en septembre prochain, est le fruit d'un partenariat public-privé et adoptera un modèle de gestion inédit au Maroc. Il s'agit d'une gouvernance qui sera opérée via une fondation ad hoc et un Conseil d'administration composé d'acteurs publics et privés. C'est officiel, l'Ecole Centrale Casablanca accueillera la première promotion dès septembre 2015. Fruit d'un partenariat entre le Maroc et la France, le lancement de cette école (des plus prestigieuses) vient conforter la position d'un Maroc en perpétuel développement. Cette approche s'inscrit également dans une politique permettant de répondre aux besoins de l'Entreprise marocaine, en quête de profils de qualité. Ainsi, lors de la cérémonie de présentation officielle du projet, le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a insisté sur le rôle que devrait jouer cette école dans la dynamique du Plan d'accélération industrielle 2014-2020, puisqu'elle est en mesure de fournir des ressources hautement qualifiées et dont l'industrie marocaine a grand besoin pour se hisser au rang des pays émergents. Parmi les objectifs de ce partenariat figure également l'ambition de faire de Casablanca un hub universitaire de formation qualitative. De son côté, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, a mis l'accent sur l'importance d'adapter les lois et les textes pour offrir un terrain propice à ce genre de partenariats. Il a également insisté sur l'insertion de 20 à 30% des étudiants issus de milieux défavorisés. Pour Hervé Biausser, directeur de l'Ecole Centrale Paris, l'Ecole Centrale Casablanca partagera la même vision de l'enseignement et de la recherche, ainsi que le même niveau d'exigence que celle de Paris. Dans son allocution, Biausser a indiqué que la communauté marocaine reste la plus importante parmi les admis, avec une moyenne de 17%. Il a également insisté sur la pédagogie centralienne qui a été adaptée à la culture marocaine et aux besoins du pays. Dans ce programme, Biausser n'a pas manqué d'émettre un souhait qui lui tient à cœur: encourager les programmes d'échange dans les différents pays qui accueillent les Ecoles Centrales, à savoir la Chine, l'Inde et récemment le Maroc. Pour être aux normes et standards de l'Ecole Centrale Paris, le partenariat conclu entre les différentes parties confère à l'Ecole Centrale Casablanca le statut d'école publique marocaine, pilotée par un Conseil d'administration tripartite composé de personnalités indépendantes, de représentants de l'Ecole Centrale Paris et du ministère de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique. L'école délivrera un diplôme d'Etat marocain, qui devrait être reconnu, après homologation, comme diplôme national français. Ainsi, un système de gouvernance innovant a été pensé. Et pour «produire» les ingénieurs de haut niveau et entrepreneurs leaders de demain, un mode de gouvernance innovant a été mis en place. En effet, ce modèle est basé sur un dispositif «public-public» initié par la signature du partenariat et géré par une fondation ad hoc. Quant à la formation, l'école prône la proximité avec l'entreprise. Durant le cursus, les étudiants seront amenés à passer entre 12 et 18 mois en entreprise. En outre, ils travailleront sur des projets qui sont réalisés pour le compte des entreprises partenaires. Concernant le corps enseignant, celui-ci sera majoritairement local. «Nous privilégions les personnes qui ont de l'expérience. Ainsi, le corps enseignant comprendra trois catégories. La première est constituée de professeurs qualifiés. La seconde comprend des professeurs qui émanent de l'Ecole Centrale Paris. La troisième catégorie est composée d'intervenants professionnels», explique le ministre de tutelle. Parallèlement à la formation initiale, l'école propose une formation des cadres. Pour la première promotion, l'école aura une capacité d'accueil de 200 étudiants dans un premier temps, en attendant la finalisation des travaux prévue pour 2016. Situés à Bouskoura, les locaux de l'Ecole Centrale Casablanca ont nécessité un investissement de 150 MDH, financé entièrement par l'Etat marocain. Les frais de fonctionnement sont estimés à 150 MDH, pris en charge à 50% par l'Etat. Concernant les frais d'inscription, ils ne dépasseront pas 90.000 DH par an, notamment pour les étudiants étrangers hors bourse. Un système de bourse sera également instauré, permettant ainsi aux étudiants démunis d'accéder à la formation, à un tarif d'au moins 5.000 DH.