L'adoption récente de la loi n° 103.12 ne laisse pas indifférents les acteurs du système financier. Une convention de partenariat a été signée entre les brokers et les experts de la finance participative dans ce sens. La finance islamique offre à l'évidence de réelles possibilités de mobilisation d'une épargne intérieure échappant au circuit économique, mais surtout de levées de fonds à l'international et d'attraction de capitaux moyen-orientaux. C'est dans ce sens que l'Association professionnelle des sociétés de bourse (APSB) et l'Association marocaine pour les professionnels de la finance participative -sharia compliant- (AMFP), ont signé une convention de partenariat, jeudi dernier au siège de la Bourse de Casablanca. Ce rapprochement entre les brokers et les experts de la finance participative a été scellé en marge d'un workshop organisé par l'AMFP, avec l'appui de l'APSB et de la Bourse de Casablanca (voir analyse) sous le thème : «Marketing des marchés financiers -sharia compliant». Les deux associations professionnelles, au titre de ce partenariat, œuvreront ensemble pour la promotion et la diffusion des concepts, principes et techniques de la finance participative et organiseront conjointement des événements spécialisés et à forte valeur ajoutée. Nouvelle dynamique Après plusieurs années d'hésitation, la finance participative a franchi récemment une étape décisive au Maroc. En effet, le 25 novembre dernier, après plus de deux années d'attente, le projet de loi n° 103.12 relatif aux établissements de crédit et organismes assimilés a été adopté à Rabat, une loi qui va permettre, non seulement la création d'institutions dites «participatives», mais aussi une réelle diversification des modes de financement et des ressources financières à travers les «sukuk», les fonds d'investissement, les OPCVM et les indices boursiers sharia compliant. «Aujourd'hui il y a une grande épargne au niveau international qu'il faut capter. Il faut se préparer à accueillir les investisseurs locaux et étrangers avec des produits adaptés à leurs besoins. C'est un chan»tier extrêmement important que nous entamons avec l'AMFP en attendant que tout le corpus réglementaire se mette en place définitivement avec les textes d'application, les circulaires de Bank Al-Maghrib et le lancement par la Bourse d'un indice sharia compliant», nous explique à ce propos Omar Amine, président de l'APSB. Par ailleurs, l'APSB et l'AMFP comptent, à travers leur partenariat, assurer la sensibilisation et l'accompagnement des intervenants pour la mise en place et le développement des produits de la sharia compliant et contribuer activement au dialogue et à la concertation entre professionnels de l'investissement et du financement et les autorités de tutelle. «Nous avons déjà des partenariats avec des experts étrangers, comme ISFIN de Belgique et Maybank de Malaisie. D'autres partenariats sont en cours avec des consultants à Dubaï. Nous sommes également en train de réfléchir sur des idées de labos de recherche en finance participative. L'objectif : creuser davantage nos capacités à concevoir de nouveaux produits pour accompagner par exemple les PME et les TPME et augmenter le nombre de sociétés sharia compliant susceptibles d'être cotées en Bourse», nous confie, pour sa part, Said Amaghdir, président de l'AMFP. Une chose est sûre : l'adoption récente de la loi n° 103.12 n'a pas tardé à insuffler une nouvelle dynamique au système financier dans son ensemble.