L'économie éthiopienne est l'une des plus dynamiques du continent, avec des taux de croissance avoisinant les deux chiffres. Plus important encore, ce pays agricole se lance dans une politique de diversification économique et tend la main aux investisseurs. Àpart le succès de ses athlètes, l'agressivité de sa grande compagnie aérienne et la tenue des assemblées générales annuelles de l'Union africaine à son siège Addis-Abeba, c'est un pays qui n'est que rarement cité à la «Une» de l'actualité et pourtant, c'est une nation à l'histoire glorieuse et une économie dynamique : bienvenue en Ethiopie, l'un des rarissimes Etats africains à n'avoir jamais connu la colonisation ! D'une superficie de plus d'un million de km2, l'Ethiopie symbolise, à certains écarts, le décollage économique de l'Afrique. Au cours de ces dernières années, ce pays agricole disposant de 65% de terres arables, a réussi à accumuler les performances en termes de croissance du PIB. Celle-ci avoisine les deux chiffres alors que ce dernier devrait s'établir au terme de l'année en cours, à environ 6,5%. À présent, les autorités se lancent dans une politique de diversification de l'économie, portée essentiellement par les investissements publics et le secteur agricole. D'ailleurs, il faut juste noter que l'agriculture fournit près de 45% du PIB et 80% des exportations. Potentiel À Addis-Abeba, la capitale légendaire du deuxième pays le plus peuplé du continent (près de 90 millions de consommateurs), les autorités appellent les investisseurs étrangers à s'installer dans le pays. C'est déjà le cas de grandes multinationales opérant dans les secteurs de l'habillement. Pour le Maroc, ce marché offre également des opportunités malgré la longue distance. Le secteur agro-alimentaire pourrait y trouver un terrain fertile pour dupliquer l'expertise accompagnant le Plan Maroc vert. Du côté des infrastructures également, les chantiers portés par l'Etat ne manquent pas. «Notre priorité est d'améliorer nos infrastructures et la logistique», déclarait récemment le vice-premier ministre éthiopien en charge de l'économie. L'Etat accorde une attention particulière aux secteurs du transport, des télécommunications et de l'énergie. En parlant d'énergie, il faut noter que le pays dispose d'importantes ressources hydriques. Un vaste programme d'électrification est également en cours. En un mot, les secteurs porteurs ne manquent pas et le potentiel de développement est immense dans ce pays, dont une bonne partie de la population vit encore sous le seuil de la pauvreté. Handicaps Cette politique volontariste de diversification de l'économie est d'ailleurs considérée comme l'un des atouts majeurs de ce pays anglophone. L'Ethiopie bénéficie aussi du «soutien» des bailleurs de fonds. Cependant, «les emprunts de l'Etat fragilisent le secteur privé», tempère Coface. Parmi les points faibles, notez aussi la vulnérabilité de l'économie face aux aléas climatiques et à la volatilité des cours des matières premières. «La non-résolution des causes de l'insécurité alimentaire, le niveau des réserves de change insuffisant et les lacunes en termes de gouvernance» constituent d'autres obstacles à l'émergence de l'Ethiopie.