L'institut de Casablanca propose une exposition qui risque de faire du bien au public casaoui. Vendredi 9 janvier à 18h, Mohamed El Bellaou plus connu sous le nom de Rebel Spirit présente le «Guide casablancais» avec une ville blanche comme vous ne l'avez jamais vue... Qui a dit que Casablanca était un mystère ou une jungle ? Rebel Spirt alias Mohamed El Bellaou donne les astuces pour décoder la ville et la mettre dans sa poche en tout juste 5 jours. Un jeu rigolo mais surtout une démarche originale du designer, graphiste, illustrateur, peintre-aquarelliste, qui propose un art hybride, qu'il puise de plusieurs techniques dont l'animation, la bande dessinée, la pixellisation, le compositing. Il est l'un des premiers artistes à faire partie du «Tape art» (graffiti par ruban adhésif). Murs, friches, paraboles, tout est «pré-texte» à la creation selon lui. Avec une technique très personnelle, beaucoup d'humour et un sens perspicace de l'observation, Rebel Spirit explore la richesse humaine et urbaine de Casablanca en mettant à la disposition des autochtones et non autochtones un guide pour, dit-il ironiquement, apprendre la ville en 5 jours. Il y retrace en darija, les particularismes de la vie casablancaise avec tous ses codes et ses systèmes D.«Le guide casablancais a été mon projet de fin d'études à l'école des beaux arts de Casablanca», explique le passionné de l'art urbain et de la culture underground. «Passionné depuis mon jeune âge par la culture des bandes dessinées, j'ai toujours illustré ou dessiné ce qui m'entoure», confie la même source qui s'amuse à caricaturer ses amis, ses professeurs et les personnages qu'il admirent . «C'est une démarche naturelle que de consacrer mon premier projet (professionnel) à Casablanca et de faire un jus concentré de ma vie où je mélange mon activité bien aimée qui est le dessin avec mon espace de vie qui est Casablanca». Son inspiration : les rues et les habitants de la ville. Un croquis à la main, il respire les paroles banales mais tellement insolites parfois des passants, se balade de café en café à la recherche du vrai. «Je note et dessine chaque jour des personnages que je croise sur mon chemin, je note des remarques, des blagues ou de nouvelles expressions, des symboles», confie l'artiste qui affirme que Casablanca est tellement riche qu'il pourrait y faire une nouvelle exposition tous les jours. Cet amour de sa ville qu'il appelle affectueusement «Casa-monamor» trouve que le Casablancais ne traite pas sa ville comme sil se doit. «Les gens ici ne respectent pas l'espace public. Ils conduisent mal et klaxonnent sans arrêt, expriment à chaque moment leur mécontentement envers la ville.C'est dû, à mon avis, au fait que les gens ne marchent plus à pied et ne prennent plus le plaisir de vivre en son sein». Un constat qui se défend de la part de celui qui a toujours aimé dessiner et peindre, mais qui s'est quand même dirigé vers des études en économie avant de se vouer corps et âmes à l'art en intégrant l'Ecole des beaux-arts de la ville. Aujourd'hui, il propose des personnages drôles entre l'ironie et la finesse artistique. Un projet ambitieux d'un artiste qui a de l'ambition...