Les Marocains consomment annuellement 1.227.440 tonnes de sucre, dont plus de la moitié est importée de l'étranger. À presque trois années de l'arrivée à terme du contrat-programme liant la Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre (Fimasucre) et l'Etat, visant à porter le taux de couverture des besoins nationaux en sucre de 40% actuellement à 55% à l'horizon 2013, il reste encore beaucoup à faire. En effet, l'altération qu'a connue la production au cours des deux campagnes précédentes à cause des intempéries touchant les régions du Gharb et Loukkos, causant des pertes de plantations, n'a pas permis d'atteindre les objectifs en matière de production de sucre à partir des cultures locales. Hormis ces évènements exceptionnels et non maîtrisables, la productivité, elle, s'est inscrite en amélioration. Selon Mohammed Fikrat, président de Fimasucre, «la filière a réalisé un gain de production de 10 à 15% sur la même superficie couverte avec une moyenne se situant entre 7 et 8 tonnes de sucre à l'hectare». Et pour cause, l'ensemble des actions déployées conjointement par les agriculteurs et Cosumar continuent de donner leurs fruits. À titre d'exemple, on notera notamment la promotion des systèmes d'irrigation économes d'eau dans le cadre du programme national de l'économie de l'eau, l'accélération de la mécanisation de l'arrachage de la betterave dans tous les périmètres, et le renforcement de la recherche-développement, principalement sur l'aspect variétal des plantes sucrières. 2011, année prometteuse Pour ce qui est de l'année en cours, Fikrat précise qu'elle «s'annonce jusqu'à aujourd'hui prometteuse», ajoutant «que tous les efforts ont été menés afin de réussir cette campagne». Il a précisé dans ce sens que les semences à haut rendement (monogerme) occupent 70% des superficies emblavées, contre 40% la campagne précédente, enregistrant ainsi une progression de 75%. La superficie dédiée à la culture de betterave s'élève à 52.000 ha. Pour ce qui est de la canne à sucre, les plantations d'automne se sont élevées à 4.500 ha, soit une augmentation de près de 40% en comparaison avec les trois campagnes précédentes. De même, en matière d'irrigation, la bonne pluviométrie enregistrée dans toutes les régions sucrières, Doukkala, Gharb, Loukkos, Tadla et Moulouya constitue un facteur favorable au déroulement de la campagne actuelle avec des taux de remplissage des barrages de 62 à 90% selon les périmètres.