Les dates viennent de tomber. La Fondation Aïcha, en partenariat avec l'Institut français de Meknès, organise la 14e édition du Festival international de cinéma d'animation de Meknès (FICAM), du 20 au 25 mars. Un festival qui pousse doucement mais sûrement, le FICAM consacre un focus au cinéma d'animation allemande pour cette 14e édition. Des artistes allemands de renommée mondiale sont ainsi invités à Meknès : Raimund Krumme présentera son exposition «Jeu pour ligne et forme» ainsi qu'une rétrospective de ses films, Andréas Hykade partagera son univers à travers une Carte blanche et une master class et le Deutsches Institut Für Animationsfilm (DIAF) exposera un panorama du cinéma d'animation allemand des deux dernières décennies. Cette édition marque également le retour d'Isao Takahata, réalisateur japonais, auteur de films comme «Le tombeau des lucioles», «Mes voisins les Yamadas» ou encore «Pompoko» et cofondateur des studios Ghibli. Il revient à Meknès après avoir ouvert le festival en 2006. Le maître du cinéma d'animation japonais et mondial s'apprête à livrer en ouverture du FICAM 2015 et en avant-première marocaine son dernier chef-d'œuvre «Le Conte de la princesse Kaguya». Après Michel Ocelot, Alexandre Petrov, Peter Lord, c'est donc Isao Takahata qui nous fait l'honneur de partager son art et son savoir-faire avec le public du festival, lors d'une master class exceptionnelle qui sera animée par Ilan Nguyen, journaliste et historien du cinéma d'animation. Le FICAM affirme, cette année encore, sa dimension arabe et africaine. Le festival accueillera ainsi le réalisateur égyptien, Ahmed Nour et Layla Triqui, productrice marocaine qui présenteront «Moug», documentaire sur les premières étincelles de la révolution égyptienne dans la ville de Suez. Ils sillonneront ensuite le royaume dans le cadre de l'opération FICAM Maroc. Le festival accueillera Taieb Jellouli, réalisateur de cinéma d'animation tunisien qui dévoilera à Meknès les premières images de son long-métrage en cours de production, adapté des contes des «Mille et une nuits», «Kenza et la robe de lumière». Le réalisateur et auteur de bande-dessinée ivoirien, Abel Kouamé, est également invité au festival pour y dévoiler son dernier long-métrage «Soundiata Keita, le réveil du lion» à Meknès et dans le réseau des Instituts français, toujours dans le cadre de l'opération FICAM Maroc. À noter que le FICAM figure en 2015 parmi les événements incontournables de la Saison France-Maroc de l'Institut français du Maroc. Le FICAM abrite les deux premières compétitions internationales au Maroc et en Afrique dédiées au court et au long métrages d'animation avec un jury professionnel et deux jurys Juniors composés de lycéens de Meknès. Le festival continue à accompagner l'émergence de la création marocaine du cinéma d'animation à travers le Grand Prix Aïcha de l'Animation qui est à sa 9e édition cette année mais aussi grâce au volet formation comprenant cinq ateliers liés aux métiers du cinéma d'animation qui accueilleront plus de 80 étudiants issus de différentes écoles d'art et de cinéma au Maroc. L'ÂGE DU FAIRE: hacking, travail, anarchie Depuis dix ans, une vague déferle sur les Etats-Unis et gagne le reste du monde, rappelant les philosophies qui ont émergé au début des années 60 et qui tentaient de s'éloigner des modes de production industrielle et de consommation. Equipés de machines industrielles comme des plus récents équipements informatiques, les hackers inventent un nouveau modèle d'activité : le faire (make). Michel Lallement revient sur les sources de ce mouvement en Europe, sur les conditions de son implantation en Californie et dans les grandes universités américaines de la côte Est. Ce modèle en construction doit beaucoup à l'esprit qui anime les militants du logiciel libre, autrement dit à la volonté de créer et de partager en se défaisant des contraintes imposées par le marché, la rentabilité, le droit de propriété... Un nouvel âge du travail émerge, qui bouleverse les pratiques et reconfigure nos représentations. L'enquête se poursuit par une plongée dans les hackerspaces et autres laboratoires du faire où l'auteur a partagé la vie des membres, les a regardé inventer, bidouiller et s'organiser au quotidien dans des communautés frottées, pour certaines d'entre elles, aux principes de l'anarchisme. Aux membres de ces groupes il a demandé de raconter et expliquer leur vie, leurs choix, leurs idées décrivant un monde porteur d'innovations radicales mais où l'on n'évite pas les questions de l'intégration à la société, des risques de l'extension, des conflits internes. Michel Lallement esquisse, en conclusion, les rudiments d'une nouvelle grammaire du travail et du vivre ensemble. Michel Lallement, Editions Seuil, 320 DH