L'espoir d'une nouvelle politique de migration et d'asile bute une nouvelle fois sur des réflexes sécuritaires. Le 10 février, jour de l'annonce de la fin de l'opération de régularisation exceptionnelle des migrants en situation administrative irrégulière, les autorités marocaines lancent une large opération de ratissage dans le campement de Gourougou, près de Nador et à proximité de la ville occupée de Melilia «Illégales» Selon le groupe anti-raciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM), cette opération s'est soldée par l'arrestation de quelques 1.200 personnes qui, après prise d'empreintes, photos et enregistrement de l'état civil et nationalité, ont ensuite été conduites vers différentes villes : Errachidia, Goulmima, El Jadida, Safi, Youssoufia, Agadir, Kelâat Sraghna, Chichaoua, Essaouria ou Tiznit. Dans un communiqué publié aujourd'hui, le GADEM déplore «que les mesures radicales prises par les autorités soient entachées de plusieurs vices de forme et illégales». Les dispositions de la loi n°02-03 sur le séjour des étrangers n'ont pas été respectées selon cette association. Le GADEM s'inquiète que ces opérations «cachent des préparatifs de rapatriements collectifs dans les pays d'origine, rappelant le modus operandi des évènements de Sebta et Melilla de 2005 au cours desquels les migrants avaient été expulsés manu militari.