Au lendemain de la publication du Plan génération cash par Addoha, quatre sociétés de Bourse l'ont passé au peigne fin. Toutes ont affiché un avis positif quant à ce changement de stratégie. Deux parmi elles recommandent d'acheter le titre contre une qui privilégie de le conserver. Le plan génération cash d'Addoha a su convaincre. Au lendemain de la diffusion du communiqué le dévoilant, quatre sociétés de Bourse de la place ont publié leurs avis concernant la «pertinence» d'une telle réorientation stratégique. À l'unanimité, les quatre sociétés affichent leur satisfecit quant à la volonté, déjà, de partager de telles décisions avec la communauté financière. De même, réduire le taux d'endettement dans un contexte marqué par une aversion des banques à accorder des crédits aux promoteurs immobiliers, déjà surendettés, a été salué par les analystes des sociétés de Bourse. Les analystes saluent aussi la volonté du groupe à écouler son stock d'unités difficilement commercialisables «qui a pratiquement doublé en 2014 par rapport aux 20% qu'il représentait sur la période 2011-2013», selon les analystes de CFG Group. Ceux-ci précisent par ailleurs que cette difficulté est inhérente à la détérioration du contexte économique, ayant pour corollaire une demande moins dynamique pour le logement social et une intensification de l'environnement concurrentiel, avec l'émergence d'une offre alternative aux projets d'Addoha qui a amené les acquéreurs potentiels à adopter une approche plus sélective dans leur acte d'achat. Ils poursuivent en arguant que le groupe avait également accéléré le développement de plusieurs nouveaux projets et nouvelles tranches courant 2014, alors même que les taux de commercialisation dans les tranches/projets précédents restaient dans certains cas largement inférieurs aux seuils historiques. Cette politique de développement a conduit Addoha à enregistrer, à l'issue du premier semestre, un gonflement considérable de ses stocks de produits finis à 4,8 MMDH, correspondant à l'équivalent de 16.600 unités, dont 5.200 pré-vendues et 11.400 invendues. Ainsi, et du fait de cette augmentation du stock de produits finis invendus, des changements observés sur le marché du logement social et intermédiaire, ainsi que des risques potentiels d'une nouvelle dégradation de la structure financière et du profil de génération de cash flow du groupe, le management a décidé, après un diagnostic stratégique entamé en août 2014, d'adopter un nouveau cap stratégique, jugé atteignable par ces mêmes analystes. En vertu de ce changement, l'action Addoha deviendrait «une pure valeur de rendement pendant au moins 3 ans», estiment les analystes de CFG Group. Pour ceux-ci, «la plupart des objectifs du nouveau plan stratégique devraient être atteints. Nous escomptons cependant une contraction des marges. Aussi, nous pensons que le groupe sera en mesure de réduire ses créances clients tout en retenant une hypothèse de baisse plus conservatrice que celle du management». Pour leur part, les analystes d'Attijari Intermédiation soulignent que «ce plan stratégique du groupe Addoha s'adapte parfaitement aux conditions actuelles du secteur de l'immobilier et répond également aux attentes de la communauté financière». Pour eux, ce changement est «un redimensionnement logique», eu égard justement au contexte économique du secteur. Les analystes de Crédit du Maroc Capital, qui déclinent les axes du nouveau plan stratégique, ont modifié leurs hypothèses de travail et tablent sur un «besoin en fonds de roulement d'exploitation prévu en 2018 de 184,6% du chiffre d'affaires consolidé contre un taux de 260,7% estimé en 2014. En parallèle, la réserve foncière ne devrait croître, en moyenne, que de 5,7% à 2.697,9 MDH en 2016, tandis que le stock des produits finis devrait se rétrécir en moyenne de 3,7% à 2.543,8 MDH». Cependant, ils revoient à la hausse la prime de risque spécifique à Addoha à 2,15%, en lien avec l'éventuel retard dans la réalisation des programmes de logements prévus en Afrique ainsi que le risque de développement du plan triennal 2015-2017 si les objectifs escomptés ne sont pas atteints. Les analystes de BMCE capital soulignent pour leur part que la nouvelle structure bilancielle permettrait, une fois les objectifs du plan atteint, l'émergence d'un nouveau cycle de croissance en 2018.