La 11e édition du Festival des Andalousies Atlantiques a redonné le soleil et le sourire à Essaouira, du 30 octobre au 2 novembre. De la musique, certes, mais pas seulement : l'événement est une belle leçon de vie, de partage, qui permet de construire la ville et de restaurer les souvenirs. Jeudi à Essaouira, le vent a laissé place à un beau soleil et à une lumière particulière, et pour cause: la ville des alizés baigne dans la chaleur de l'Andalousie et du patrimoine. La 11e édition des Andalousies Atlantiques n'est pas passée inaperçue et a rempli les cœurs de bonheur, de moments précieux, de jolis messages et de rencontres. Du 30 octobre au 2 novembre, les journées ont commencé «intellectuellement», avec les colloques du matin à Dar Souiri, où la parole était donnée à qui voulait s'exprimer, que ce soit pour partager une expérience ou pour parler politique, le tout entrecoupé d'interludes de musique d'une justesse absolue. Les après-midi étaient dédiés aux concerts intimistes, et durant les soirées ont eu lieu des spectacles de qualité à la Salle omnisport. Pour les plus courageux, les «afters» du festival se tenaient à Dar Souiri à partir de minuit pour des soirées plus «spirituelles», histoire de clore la journée en beauté. Ces quelques jours étaient l'occasion de découvrir la jeunesse d'Essaouira et du Maroc avec des noms qui vont résonner dans les années à venir -si ce n'est déjà fait-, de constater que la musique a le pouvoir de rassembler les peuples et les religions, chose que la politique n'a pas réussi à réaliser, ou encore de découvrir que le patrimoine musical juif et musulman est le même. Quand un Abderahmane Souiri nous apprend qu'il a appris la musique auprès d'un rabbin de Fès ou quand Benjamin Benzaglo chante du chaâbi et se dit idole de Bajdoub, on comprend tout de suite que ce festival nous rappelle d'où l'on vient. Les têtes d'affiche sont prestigieuses, à l'instar de Abdessamad Amara de la talentueuse Zainab Afailal en compagnie du grand Abderrahim Souiri qui la laisse, en grand maître, briller sous son regard attentif, de Francoise Atlan, qui partage l'affiche avec la jeunesse porteuse d'espoir de Fatine Garti, Abir El Abed, Shadi Fathi. Alors que Maher Deeba, chanteur musulman de Jérusalem, et Neta el Kayam, chanteuse juive de Jérusalem, chantent à l'unisson pour la paix à Essaouira, Benjamin Benzaglo triomphe avec une voix profonde et touchante. Haim Louk est là, en grand maître, Jalal Chakara aussi, fidèle à lui-même. Une édition des plus réussies, qui a posé un regard nostalgique sur le patrimoine et le passé parce que les souvenirs doivent rester ancrés en nous, mais aussi porteuse d'espoir, envisageant l'avenir avec beaucoup de confiance. Par ailleurs, l'Alliance française a été remplacée par l'Institut français en ouverture du festival. Un événement qui promet de booster la programmation culturelle de la ville tout au long de l'année. Delacroix peut être fier...