Le Maroc et l'OTAN sont sur la même longueur d'onde et veulent renforcer leur coopération. C'est ce qui ressort de la visite que vient de boucler le secrétaire adjoint aux affaires politiques et de la politique de sécurité de l' l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Dirk Brengelmann, au Maroc. Cette visite a pris fin vendredi dernier par une rencontre avec le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Youssef Amrani, futur secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, (UPM), au cours de laquelle le diplomate européen a estimé que le Maroc et l'OTAN avaient réalisé «des progrès au niveau de leur dialogue politique». «Nous avons enregistré des progrès communs dans notre dialogue politique et notre coopération pratique», a souligné Brengelmann à l'issue d'une réunion du groupe de travail Maroc-OTAN, ajoutant au passage que que les relations entre les deux parties «sont basées sur de bons fondements». À l'issue d'un point de presse conjointement tenu avec Youssef Amrani, Dirk Brengelmann, a affirmé que «l'OTAN apprécie la contribution du Maroc aux opérations de maintien de la paix menées par l'organisation telle que celle aux Balkans». Cela a été une occasion pour le responsable américain de revenir sur l'état de la coopération, «assez spécial» entre le Maroc et l'OTAN, notamment la contribution du royaume aux opérations de gestion des crises, et la lutte contre le terrorisme. La visite de Dirk Brengelmann s'inscrit dans le cadre d'une tournée qu'il effectue au niveau des pays adhérents au dialogue méditerranéen. S'il est vrai que cette visite entre dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du sommet de Lisbonne relatif au renforcement des consultations politiques avec les membres de ce dialogue, il n'en demeure pas moins que des questions sous-jacentes, surtout par rapport à la situation née du «printemps arabe», particulièrement en Lybie, ont été au cœur des discussions. L'OTAN est en effet engagée sur la mise en route d'un nouveau concept stratégique, adopté lors du même sommet de Lisbonne qui s'est tenu en novembre dernier, et qui est censé être «un peu plus flexible et va profiter à la coopération bilatérale avec le Maroc, notamment dans le cadre d'une relation multidimensionnelle entre les deux parties». Le Maroc avait d'ailleurs abrité récemment, en avril 2010 un séminaire sur «le dialogue méditerranéen et le nouveau concept stratégique de l'OTAN». Cette réunion avait été suivie par la réunion ministérielle, sur la nouvelle politique de partenariat avec l'Alliance, qui s'était déroulée à Berlin en avril dernier. C'est donc pour donner suite à cette nouvelle orientation que le Maroc et l'OTAN ont, sur la base du niveau avancé de leur coopération, exploré les opportunités qui s'offrent pour renforcer «les relations multidimensionnelles entre les deux parties et étudier les voies et moyens de renforcer le dialogue politique d'une part et de la coopération pratique d'autre part», a précisé Youssef Amrani. Le diplomate marocain n'a pas manqué, d'ailleurs, de se féliciter de la convergence des points de vue au sujet de plusieurs questions d'intérêt commun. Il a qualifié ce partenariat d'égalitaire et constituant un exemple pour l'amélioration de la paix et de la sécurité régionales dont Youssef Amrani aura à s'occuper, prioritairement, dans la perspective de ses futures responsabilités au niveau de l'UPM. Encore plus proches Avec l'étape du Maroc, le secrétaire général aux affaires politiques et des questions de sécurité de l'OTAN peut se targuer d'avoir fait «d'une pierre deux coups». D'une part discuter avec les autorités marocaines des voies et moyens de renforcer leur coopération, mais aussi et surtout évoquer la question de la situation en Libye, où l'OTAN conduit des manœuvres militaires conformément à la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Alors que sous la houlette de la France et de la Grande-Bretagne, l'OTAN semble privilégier une approche militaire, le Maroc a dernièrement, insisté «avec force que la solution à la crise libyenne ne saurait être que politique, demeure profondément persuadé de la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour créer les conditions propices en vue de l'émergence de la solution politique souhaitée». L'annonce a été faite, jeudi dernier, à Abou Dhabi par la délégation marocaine, qui participait, à la 3e réunion du groupe de contact international sur la Libye et au cours de laquelle Maroc a appelé «à la mise en place d'une approche globale, intégrant les dimensions sécuritaire, politique et humanitaire et permettant aux différentes composantes du peuple libyen, y compris à travers une période transitoire, de dépasser la crise et de tracer les contours d'un avenir répondant à ses aspirations légitimes de liberté, de justice et de stabilité», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Aux yeux même de l'OTAN, les divergences sur les contours de cette transition, peinent à se définir. Pas de doute, c'est un dossier avec lequel le prochain premier responsable de l'UPM, Youssef Amrani, risque de faire son baptême du feu.