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Un automne marocain à Paris
Publié dans Les ECO le 24 - 02 - 2014

Une après-midi ou il fait bon chouchouter la culture. Et pour cause, ce jeudi après-midi, une convention a été signée entre le Louvre et la Fondation nationale des musées, afin de mettre en place un plan de travail quant à la restauration des objets d'art de l'exposition d'automne 2014 sur le Maroc médiéval et de former les équipes. Le Maroc a signé une convention avec le Louvre en 2012 en vue d'une exposition, de la restauration d'objets d'art et de formation des ressources humaines entre le musée du Louvre et la Fondation nationale des musées au Maroc. Ils viennent donc de signer une deuxième convention, en vue d'organiser la restauration pour préparer les œuvres à voyager. Ces œuvres du patrimoine médiéval marocain s'apprêtent à traverser la Méditerranée et elles sont plus d'une centaine à faire l'objet de restauration. Elles seront ensuite présentées aux visiteurs du monde entier dans le cadre d'une exposition exceptionnelle «Le Maroc médiéval: un empire, de l'Afrique à l'Espagne», puisqu'elle constitue un des évènements majeurs du Louvre en 2014. «Nous sommes heureux de montrer ce Maroc de tolérance et c'est une chance pour notre pays de montrer la richesse de ce patrimoine qui a toujours été marqué par un grand esprit d'ouverture vers les autres», commente Mehdi Qotbi, qui n'oublie pas d'insister sur le fait que cette impulsion culturelle a été donnée par le roi en personne. «Il s'agit d'une écriture biculturelle qui ne fera que consolider nos rapports et l'entente entre la France et le Maroc» continue-t-il. Une consolidation d'un partenariat, qui selon Jean Luc Martinez, est destiné à durer : «Il ne s'agit pas de se limiter à une exposition qui montrera la beauté du patrimoine marocain en France et par la suite au Maroc, mais surtout de travailler ensemble à construire des ponts entre les 2 pays, à travers la formation et la restauration. Des professionnels en France et au Maroc vont travailler ensemble comme le font déjà les 2 commissaires marocain et français» .
Le directeur du Louvre insiste sur la réciprocité du partenariat, en rappelant que c'est également en remerciement à ce que le roi du Maroc fait pour le musée du Louvre qui a contribué en 2012 à la création du département des arts de l'Islam. «Nous avons déjà commencé à travailler ensemble pour restaurer les œuvres d'art du passé créés dans ce pays. Les restaurations ont commencé et vont se poursuivre. Les œuvres reviendront au Maroc et seront montrés au public avec le souci que ce patrimoine soit rendu à l'ensemble des Marocains. La première chose à faire est de respecter ces vestiges en les restaurant». Cette restauration se fait dans les règles de l'art par des restaurateurs français professionnels et triés sur le volets, qui ont une certaine connaissance de l'histoire du Maroc, puisqu'il est important de connaître la stratigraphie de l'objet. Ces restaurateurs, au nombre de 13, sont entre Fès et Rabat depuis début février jusqu'à fin mars. D'autres devraient se greffer aux équipes actuelles et en former une autre à Marrakech. «C'est un défi que de faire une telle exposition. Cette histoire, vous la maîtrisez, mais en France les mots Almohades ou Mérinides sont inconnus. Le vrai défi , au delà de nos propos intellectuels, c'est de faire découvrir l'histoire du Maroc à travers cette exposition et la rendre la plus magique et pédagogique possible. Nous travaillons sur la scénographie, afin de faire sentir au public qu'ils sont au Maroc et qu'ils découvrent cette époque médiévale qu'ils ne connaissaient pas», insiste Yannick Lintz, commissaire général de l'exposition, partie française. «Le Louvre a obtenu le prêt exceptionnel de trésors d'églises françaises et européennes et c'est un symbole intéressant que de reclasser des œuvres dans leur contexte historiques. Plusieurs de ces églises détiennent des objets de l'art islamique. Le travail de ces restaurateurs à Rabat, Fès et bientôt à Marrakech n'aurait pas été possible sans l'Institut français et l'ambassade de France, car c'est une opération très difficile à monter». Une fois que l'opération est mise en place, ce sera l'occasion pour des jeunes Marocains de bénéficier de ce savoir-faire et d'apprendre un maximum sur une technique des plus délicates. Un travail à la fois minutieux, historique et pédagogique que le Maroc et le France se partagent volontiers. «Nous allons regrouper à Fès tous les objets à la Batha. La restauration est une technique difficile, car elle doit respecter l'objet. Nous allons filmer et archiver toutes ces étapes, pour leur aspect pédagogique», ajoute Bahija Simou, commissaire générale d'exposition, partie marocaine, qui confie que c'est la première fois qu'on emprunte des objets d'une valeur spirituelle aussi exceptionnelle comme les lustres de la mosquée Qarawiyine pour qu'ils traversent la Méditerranée, l'étui de Dalil Khirat ciselé par les juifs, des manuscrits écrits à la main par des grandes personnalités de l'histoire et de philosophes. En somme, ce partenariat souhaite dévoiler l'histoire cachée ou pas assez mise en valeur du Maroc à travers ses objets d'art. Cet échange permettra au Maroc de briller et de bénéficier du savoir-faire du Louvre et à la France d'en connaître plus sur une partie d'histoire non dévoilée. Cette collaboration est à découvrir à partir du 11 mars au Musée de Marseille avant de plonger dans l'automne marocain en France, à partir de septembre prochain, avec le Maroc médiéval au Louvre et le Maroc aux mille couleurs à l'Institut du monde arabe.
Bahija Simou,
Commissaire de l'exposition «Le Maroc médiéval: un empire de l'Afrique à l'Espagne», partie marocaine
Les ECO : En quoi consiste concrètement le partenariat entre la Fondation nationale des musées et le Louvre ?
Bahija Simou : C'est une exposition qui va mettre en valeur le patrimoine de l'époque médiévale à savoir les écrits scientifiques, les manuscrits, l'art islamique spirituel -comme des objets empruntés de la mosquée Al-Qarawiyyin et du département des Habbous- et nous avons également travaillé sur la science et le dialogue établis à cette époque entre Ibn Roch et l'Occident. On a essayé, à travers cette recherche faite à la base de documents et de fouilles archéologiques, de montrer que le Maroc était une terre de rencontre et de civilisations, et témoigner de l'ouverture du Maroc, de l'époque médiévale à aujourd'hui.
Quel est votre processus de travail ?
Cela fait un an et demi que nous faisons des recherches. Nous travaillons de manière très organisée. Il y a au sein du comité des collègues universitaires qui s'occupent des fouilles archéologiques, d'autres qui vont s'occuper de techniques, d'autres encore qui vont élaborer un dossier de presse et dresser une stratégie de communication... Le commissariat général essaie d'assurer la coordination entre tous ces comités, et également entre la commissaire générale d'exposition de la partie française, Yannick Lintz, et moi-même.
Qu'est-ce qu'un tel partenariat représente pour vous?
C'est une opportunité très importante, et ce à plus d'un titre. Tout d'abord, le Maroc va emprunter cette tribune culturelle très importante et va véhiculer des messages et spécificités du Maroc par rapport aux autres pays arabes et musulmans. C'est l'occasion de bénéficier du savoir-faire et des connaissances du musée du Louvre. À titre indicatif, nous avons commencé depuis peu le processus de restauration, et il s'agit également de former des gens. Non seulement nous sommes en train de préserver un patrimoine riche et ancien, mais nous formons aussi des cadres autochtones qui pourront être spécialistes et former à leur tour, ultérieurement.


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