Une année de sursis pour le commerce extérieur ! À première vue, les statistiques des échanges extérieurs pour l'année 2013, publiées récemment par l'Office des changes, sont une bonne nouvelle pour la balance commerciale. En une année, le déficit s'est allégé de 2,8%, et les flux IDE ont progressé de 23,1%. Mais en y regardant de plus près, la situation n'est pas si reluisante qu'il y paraît. Dans les faits, si les importations ont baissé de 2%, les exportations n'ont pas franchement décollé, ce qui constitue un mauvais signe pour la santé du pays. Le Maroc qui est en libre-échange avec 55 pays et dispose d'un marché de plus d'un milliard de consommateurs, n'arrive toujours pas à disposer d'une offre exportable digne de ce nom. Pourtant, la situation aurait pu être pire, sans les métiers mondiaux du Maroc, qui ont pu sauver la mise, face à l'essoufflement des exportations de phosphate. L'automobile, champion de l'export En effet, le recul des exportations s'explique surtout par la faible performance des phosphates et dérivés, qui ont connu une baisse de 23,3% entre 2012 et 2013. En parallèle, les exportations hors phosphates ont atteint un niveau record en 2013, soit 145,7 MMDH (contre 136,5 MMDH en 2012), soit une hausse de 6,7%, chiffrée à 9,2 MMDH. Cette performance s'explique essentiellement par le dynamisme des secteurs de l'automobile et de l'industrie alimentaire. Ainsi, pour le secteur automobile, l'industrie a affiché une progression de 23,3%, estimée à près de 6MMDH. Les performances sont à chercher ici surtout du côté du segment de la construction (+69,7% ou +5,1 MMDH). Pour ce qui est du secteur agricole, il a enregistré un accroissement de 3,4% avec 1,1 MMDH de valeur en plus. Cette situation est imputable au bon comportement des ventes de l'industrie alimentaire. Les autres métiers mondiaux ne sont pas en reste. Ainsi, l'aéronautique a affiché des exportations en hausse de 14,7%, soit plus de 1MMDH. Quant à l'électronique et à l'industrie pharmaceutique, l'amélioration des ventes a été respectivement de 11,9% et de 14,9%. Seule tache noire, le secteur textile, qui continue sa dégringolade, en perdant encore cette année près d'un 1MMDH à l'export. Cette contre-performance s'explique surtout par la baisse des livraisons des articles de bonneterie et de celle des vêtements confectionnés, avec des régressions respectives de 10,8% et de 2%. Cette reprise des exportations a été accompagnée d'un recul des importations. Après avoir enregistré des hausses de 8,2% en 2012 et de 20,1% en 2011, les importations ont reculé de 2% en 2013. Cette baisse est imputable pour l'essentiel à l'allègement de la facture alimentaire (-6 MMDH) et de la facture énergétique (-4,2 MMDH). Par contre, la hausse des importations de biens d'équipement et de demi-produits continue, en soutien des activités électroniques et de l'industrie automobile. Ces hausses concernent principalement les parties et pièces détachées pour véhicules industriels, qui ont connu une évolution de 83,5%. Enfin, pour leur part, les recettes voyages et MRE ont maintenu leur stabilité, avec respectivement 57,6 et 58,4 MMDH. Les flux d'IDE poursuivent leur hausse, avec une hausse de 23,1% à 29 MMDH, contre 23,5 MMDH en 2012.