C'est un vrai virage qu'entame le secteur de l'offshoring et des TIC en cette fin d'année. L'APEBI, fédération qui pilote ces deux activités, a lancé plusieurs chantiers en 2013 et entend accélérer son rythme de travail les prochains mois pour respecter les délais. La fédération des TIC et de l'offshoring a profité de sa conférence annuelle, tenue lundi dernier à Casablanca autour du thème des villes intelligentes, pour rendre compte de l'état d'avancement de ses principaux projets, en cours de réalisation. Parmi les projets les plus avancés figure celui du bilan de l'offshoring. Pour Mohamed Lakhlifi, «nous avons procédé à l'évaluation préliminaire et nous sommes en train de travailler sur la suite. Il s'agit somme toute d'un bilan très positif». La dernière réunion du comité de pilotage de cette étude sur l'offshoring s'est d'ailleurs tenue en mai dernier sous la présidence de Abdelkader Amara. Cette étude est réalisée par la voie d'un bureau d'étude international de conseil en stratégie mandaté par MedZ et le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, co-piloté par l'APEBI et l'Association marocaine de la relation client (AMCR). L'objectif est d'orienter ce secteur vers les axes stratégiques pouvant permettre au Maroc d'être plus attractif. Aujourd'hui, l'offre marocaine demeure confinée au marché français et peine à se diversifier. «Cette étude permettra de délimiter les contours de notre stratégie: restera-t-on sur un marché principalement français, qui a encore aujourd'hui beaucoup de potentiel, ou passerons-nous à d'autres marchés comme l'Angleterre et le Canada?», s'interroge Lakhlifi. L'objectif n'est pas seulement de mieux se positionner sur le marché mondial de l'offshoring, mais aussi et surtout de mieux intégrer le marché marocain. «Malheureusement, nous ne connaissons pas assez notre marché. Nous allons nous y atteler pour déterminer comment y améliorer notre présence, notamment dans le secteur public», promet le président de l'APEBI. En parallèle, l'association a lancé une réflexion autour de sa vision des TIC pour 2020. Pour les professionnels du secteur, ce dernier a besoin d'une nouvelle vision public/privé et d'une nouvelle feuille de route. L'APEBI promet de s'y impliquer fortement et devrait présenter sa vision avant la fin de l'année. Il s'agit là de la réponse de l'association à la détérioration que connaît le secteur depuis 2011. Les opérateurs pointent du doigt une commande publique timide, des délais de paiement interminables et des difficultés d'accès aux marchés qui pénalisent surtout les PME. Mis à part quelques exceptions, la majorité des opérateurs du secteur auraient vu leur chiffre d'affaires baisser en 2012, et la tendance serait la même pour l'année 2013. «C'est pourquoi nous voulons que cette nouvelle vision soit prospective en vue d'établir un contrat progrès II». Dans le même registre, l'APEBI est chargée d'accompagner le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies dans le cadre de la réalisation du bilan Maroc Numeric 2013. Celui-ci devrait également voir le jour à la fin de l'année, et nous permettra d'avoir une une vision plus précise. «La première évaluation faite par le ministère estime les réalisations à 40%; l'étude en cours permettra d'avoir les détails». Par ailleurs, sur un plan plutôt interne, l'association planche sur plusieurs autres projets, y compris celui de la mise à niveau de ses statuts. Ce travail est aujourd'hui bouclé et a été présenté à l'administration. La mise en place d'un «système CRM» serait également en avance sur le calendrier.