«C'est le cirque en Afrique du Sud», «Vous nous faites honte», «Domenech jeté du bus», la presse française n'a pas été clémente avec l'équipe de France, au lendemain de l'altercation entre le capitaine Patrice Evra et le préparateur physique, Robert Duverne, accusé d'être le «traître». À l'origine, les joueurs avaient refusé de s'entraîner, dimanche, en guise de solidarité avec Nicolas Anelka évincé par la Fédaration française de football pour avoir tenu des propos injurieux envers son entraîneur Raymond Domenech. Un scénario surréaliste auquel personne ne s'attendait, même pas Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF, plus que jamais dépassé par les événements. Mis devant le fait accompli, le sélectionneur national, en mauvaise posture pour avoir dilapidé l'héritage d'Aimé Jacquet, a été contraint d'affronter la presse pour lire un communiqué dans lequel les Bleus dénoncent l'exclusion de Nico. L'affaire Anelka a viré à la psychose et il fallait absolument remettre un peu d'ordre. L'autre visage de la France des couleurs Intervenant depuis la Russie, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a qualifié d'«inacceptables» les événements rapportés par la presse, avant de demander à sa ministre des Sports de rester en Afrique du Sud et tenter de rattraper le coup auprès des médias. Pour sa deuxième sortie durant ce Mondial, et après sa réaction contre les propos tenus par sa très controversée secrétaire d'Etat Rama Yade au sujet de l'hôtel de luxe des Tricolores, l'ex-ministre de l'Environnement devait rencontrer hier Evra, Domenech et Escarlettes. Si rien n'est fait, l'affaire Anelka, la première du genre de l'histoire du football français, risque de peser lourd lors du prochain et dernier match de la France, ce soir, face au pays organisateur, l'Afrique du Sud, où il sera question pour les Bleus de sauver l'honneur. L'affaire Anelka, qui a révélé l'autre visage de la France des couleurs, auréolée en 1998 et minée en 2010, nous rappelle un peu ce qui s'est passé chez nous, il y a quelques années. Après une finale de la CAN 2004 à sa portée, l'équipe nationale avait entamé les éliminatoires du Mondial 2006 dans la tourmente. À l'origine, un bras de fer entre Noureddine Naybet et Baddou Zaki qui dure jusqu'à nos jours. C'était le début de la fin de toute une génération et tout un rêve. TF1 cartonne Avec ou sans l'équipe de France, TF1 continue de cartonner. Lors du Match Brésil-Côte d'Ivoire, la chaîne française a, encore une fois, dominé l'audimat. Environ 8.346.000 téléspectateurs ont suivi la large victoire des Auriverdes sur les Eéphants, soit 33,6% de part de marché. Battus et de loin, Guy Lagache et sa célèbre émission «Capital», diffusée sur M6, n'ont pas réussi à dépasser la barre des 4.106.000 de téléspectateurs, soit 16,9% de part de marché. À rappeler que le record de l'audience, depuis le début du Mondial sud-africain, est toujours détenu par TF1, avec près de 15 millions de téléspectateurs scotchés devant leurs écrans lors du premier match des Tricolores face à l'équipe de l'Uruguay, soit plus de 57%. Reste maintenant à savoir si la première aura le même succès pour le reste de la compétition, surtout si les Bleus, déjà minés, quittent l'Afrique du Sud.