Les producteurs nationaux de fruits et légumes tentent de défricher les marchés polonais et hongrois. Lors d'une mission de rencontres professionnelles B to B, organisée récemment par Maroc Export, la FIFEL (Fédération interprofessionnelle de production et d'exportation de fruits et légumes) en a profité pour «déblayer le chemin et créer un climat de confiance», avec les interlocuteurs locaux, fait savoir Omar Mounir, vice-président de la FIFEL. «La Pologne et la Hongrie constituent la plaque -tournante des pays de la zone d'influence de l'ex-Union soviétique, et peuvent en même temps nous rapprocher davantage du marché russe», estime Omar Mounir. Actuellement, les quelques exportations marocaines vers ces pays sont le fruit «d'initiatives individuelles», renseigne-t-il. C'est de là qu'émane la nécessité d'organiser ces flux et de leur donner un caractère beaucoup plus formel. C'est ainsi que 15 sociétés et groupes marocains leaders dans le secteur de l'agroalimentaire et représentant 90% des exportations nationales dans ce domaine ont pris part à cette mission. «Les prospects qui ont été ciblés pour cette mission sont les grossistes, les grandes et moyennes surfaces et les importateurs», précise Maroc Export. En Pologne, la délégation marocaine a pu échanger avec le groupe Targban, principal importateur de fruits et légumes, ainsi que d'autres entités comme Carrefour Pologne, Auchan Pologne, Real (Groupe Metro), ou encore Fresh World. En Hongrie, Mirsa (importateur de fruits, légumes et viandes pour la surgélation), Mota (importateur de fruits et légumes), et CBA (principale chaîne de supermarchés du pays) ont été les principaux interlocuteurs. «Cette mission, selon Maroc Export, a permis de mieux cerner ces marchés, leur circuit de distribution axé toujours sur le réseau d'épiceries, tout en prenant en considération la montée de grands distributeurs, de connaître le positionnement du Maroc par rapport à ses concurrents, notamment espagnols et turcs». Les exportateurs marocains peuvent également miser sur la non-concordance des périodes de production et à l'offre complémentaire nationale à la production agricole de ces pays. Toutefois, pour y arriver, un travail intense doit être fait au niveau de la communication pour donner plus de visibilité à la production nationale. Il est également question de «lancer une réflexion en matière de création d'une plateforme logistique des exportations marocaines vers ces pays et en matière de procédures de dédouanement et formalités administratives d'import pour un flux d'affaires direct du Maroc vers ces marchés». Ces actions nécessitent certainement du temps et de la coordination. En attendant cela, c'est plutôt les résultats de la campagne agricole «difficile» qui préoccupent les producteurs et exportateurs locaux. En effet, la saison actuelle est d'ores et déjà qualifiée «des plus mauvaises» auprès de la FIFEL. Les aléas climatiques, les nombreux conflits sociaux entre les agriculteurs et la CNSS, ainsi que le niveau «très bas» des prix de la caisse de tomate (40 DH) en sont les principaux facteurs.