La tomate marocaine subit encore des pressions. Clara Aguilera, conseillère à l'Agriculture vient de réclamer au gouvernement espagnol une politique douanière «beaucoup plus agressive». Cette demande vise à protéger les producteurs andalous de la concurrence «déloyale» du Maroc. Il faut dire que depuis le début de la campagne d'exportations, le 14 octobre dernier, le Maroc a inondé le marché espagnol de quelques 24.000 tonnes au lieu des 10.600 initialement prévues, en seulement 17 jours. Du coup, plusieurs exploitations dans la région d'Almeria se retrouvent au bord de la faillite. La conseillère a donc invité le gouvernement à prendre «des mesures drastiques» pour protéger les exploitants andalous. L'Espagne proteste Mais ce n'est pas tout. Clara Aguilera a également protesté contre le prix d'introduction de la tomate marocaine sur le marché espagnol. Selon Aguilera, ce prix serait largement en dessous des prix établis par l'accord avec l'UE. Le prix minimum est fixé à 461 euros la tonne. Or, selon la FEPEX (Fédération espagnole et producteurs et exportateurs de fruits), les tomates marocaines étaient écoulées sur le marché, pendant huit jours, à des prix inférieurs. Des arguments que les voisins espagnols sortent périodiquement pour expliquer leur montée au créneau contre la tomate marocaine. La plainte de Clara Aguilera a trouvé une oreille favorable. En effet, la ministre de l'Environnement a annoncé que «C'est une situation inadmissible qui nuit aux légumes de serre d'Almeria». Ces quatre dernières années, les ventes du Maroc à destination de l'UE ont augmenté de 60%. Les exportations du royaume sont ainsi passées de 191 310 tonnes en 2004 à 305 542 tonnes en 2008. Les accords de commercialisation visant à limiter les exportations des pays en dehors de la Communauté européenne ont du mal à ralentir cette cadence. Cette situation a provoqué, selon les données du secteur, une baisse de 30 à 35 % de la part de l'Espagne dans les exportations vers l'Union européenne au cours des deux dernières années. Afin de redresser la barre, la FEPEX a réclamé que la Commission européenne et les autorités douanières des Etats membres contrôlent les valeurs déclarées par les importateurs de tomate marocaine. La Fédération exige de faire payer aux importateurs, des droits de douanes en relation avec le prix de la tomate, surtout quand celui-ci est inférieur à ce qui est fixé par les accords.