Hier matin, un seul terme était répété à l'unisson, à l'ouverture de la troisième édition du Salon Maroc Afrique Elec : concrétisation. Du concret, c'est en effet ce qu'une cinquantaine d'entreprises marocaines du secteur électrique, pour la plupart des PME, sont allés chercher à Dakar, la capitale sénégalaise. La Fédération nationale de l'électricité, de l'électronique et des énergies renouvelables (FENELEC), qui mène la délégation marocaine, part ainsi à l'assaut d'un marché sur lequel des mastodontes comme l'ONE, opèrent depuis bien des années. Haut débit De fait, les objectifs et impératifs diffèrent d'une entreprise à une autre. Si certains en sont encore au stade de la prospection et accèdent pour la première fois aux marchés à l'export – une minorité sur la liste – la plupart des enseignes marocaines sont des «habituées» du marché sénégalais, et comptent bien capitaliser sur les acquis cumulés lors des précédents Salons sectoriels. «Nous sommes depuis deux ans déjà sur ce marché. Nous fournissons à nos partenaires sénégalais, des PME en général, de l'infrastructure moyenne tension, et sommes déjà certains que nous repartirons avec de nouvelles choses», commente Kamal Benboujida, directeur général d'Elecmar. Maroc Afrique Elec III devrait se poursuivre jusqu'au 20 mai prochain. Néanmoins, et au-delà du business à proprement dit, cette grand-messe à l'étranger du secteur électrique marocain vient parachever un processus déjà entamé par le politique. Ces entreprises jouant aujourd'hui sur un terrain déjà balisé par Abdellatif Maâzouz, le ministre du Commerce extérieur, lors des caravanes de l'Export y contribueront à coup sûr. Il faut savoir qu'à plus d'un titre, le marché sénégalais est une réelle aubaine. Pour la plupart des responsables des entreprises marocaines de la délégation, c'est un marché «sauvetage», où l'électrification rurale ne vient que de commencer, alors que le PERG marocain est quasiment bouclé. Ce pays est en pleine mise en œuvre d'un important programme d'électrification rurale, dont l'objectif est de connecter plusieurs villages via le réseau ou à partir d'installations solaires. En chiffres, le gouvernement sénégalais vise un taux d'électrification rurale de près de 50% d'ici 2012. Le timing ne pouvait dons être mieux choisi. D'autre part, il s'agit également de l'une des économies les plus stables de la région, surtout depuis que celle de la Côte d'Ivoire – un autre marché aux opportunités prometteuses – a été mise à genoux par une crise politique qui vient à peine de connaître une issue.