Les Echos quotidien : Lors de l'ouverture de la 8e édition du Siccam, vous aviez annoncé que le salon n'aurait plus lieu d'être, du moins dans sa mission actuelle. S'agit-il d'une nouvelle orientation ? Mohamed El Ouahdoudi : Il est clair que ma phrase n'était qu'une boutade. Néanmoins, il est vrai qu'avec l'essor que connaît le secteur des centres de contacts et d'appels, le Siccam dans sa version actuelle ne reflète pas toute la dynamique du secteur. Ouvrir l'exposition davantage à l'international ou encore à la problématique des ressources humaines, ainsi que faciliter l'entrée des régions dans le domaine, seraient encore un plus pour le salon. En effet, nous imaginons pour la version 2012 des pavillons des régions du royaume où chacune d'elles expose l'ensemble des atouts qu'elle peut mettre à la disposition des métiers de contact. C'est aussi une manière de démontrer que les centres d'appels ne sont plus concentrés dans quelques villes. Vous avez avancé quelques chiffres par rapport aux réalisations du secteur. Quelles sont vos estimations pour l'année en cours ? Pour l'année en cours, la situation est assez remarquable. Nous en sommes déjà à quelques 2.000 à 3.000 positions créées aussi bien par le biais de nouveaux centres que par l'extension d'autres. Autrement dit, nous réalisons depuis le début de l'année 10% de progression par rapport à l'existant. D'autant plus que la croissance qu'a connue le secteur au cours des dix dernières années est toujours de mise. Le chiffre d'affaires a en fait progressé de près de 5% à 8 milliards de DH dont 5 milliards à l'export en 2010. Pour revenir à l'année en cours, le Maroc a récupéré près de 2.000 positions qui étaient en Tunisie, suite à l'impact des événements qu'a connu ce pays. Des positions rapatriées essentiellement par des Français. Et qu'en est-il de la question de délocalisation qui a fait l'objet, il y a quelque temps, de tout un débat politique en France ? Cela a été un nuage d'été et contrairement aux attentes elle était plutôt salvatrice pour le secteur au Maroc. D'une part, ce débat a levé le voile sur le tabou de la délocalisation en France et d'autre part cela a permis à des sociétés de découvrir notre offre. Quels sont les nouveaux enjeux du secteur ? Le seul enjeu qui subsiste est celui des ressources humaines et particulièrement en matière de langues. Nous assistons à l'émergence de centres multilingues, ce qui signifie un énorme besoin en compétences maîtrisant d'autres langues comme l'anglais, l'italien ou encore l'allemand. L'Education nationale est interpellée en premier lieu. Notre associtaion -Acasiom- travaille en étroite collaboration avec les centres culturels pour la formation en langues vivantes, et nous menons actuellement une étude pour évaluer l'effectif des compétences linguistiques afin de l'utiliser comme point de départ pour mesurer nos besoins en formation linguistique. Un mot par rapport à la thématique de l'édition 2011 du salon «la meilleure gestion d'un call center» ? Les conférences programmées lors de cette édition avaient pour objectif d'envoyer un message à l'ensemble des opérateurs du secteur pour adopter les meilleures méthodes en matière de management du business en tant que tel mais aussi et surtout en ce qui concerne les ressources humaines. Pourquoi avoir organisé un mini salon dédié au marketing direct ? Le marketing direct est une composante de la relation client. Le Siccam est le parrain du Salon international du marketing direct. Les consommateurs ne sont pas assez valorisés, et ce salon vise à instaurer les bases du marketing direct qui respecte les normes.