Casablanca, hub financier régional ? L'idée ne date pas d'hier et a déjà été évoquée à maintes reprises. Mais à en croire Younes Benjelloun, PDG de CFG marchés, il y a urgence en la matière. Ce dernier affirme que «pour constituer une place régionale, le premier arrivé décroche l'exclusivité ». Les intérêts d'une telle évolution sont multiples. En effet, sur le plan financier, «notre système bancaire est probablement le plus sophistiqué de l'Afrique. Quant à notre marché des capitaux, nous sommes classés tantôt deuxième ou troisième » commente Benjelloun. Dans ce cas, pourquoi ne pas encourager les entreprises de la région, qui ont besoin de fonds, à frapper à la porte des banques marocaines ? Elles peuvent également opter pour le marché obligataire, ou pour l'introduction en bourse. D'un autre côté, les investisseurs intéressés par des placements dans les pays de la région devront le faire à travers la place marocaine. «Le Maroc et les entreprises marocaines en seraient les premiers bénéficiaires. Celles-ci pourront se financer au Maroc, via des capitaux étrangers » indique Benjelloun. Cependant, selon un autre spécialiste du marché, si la place casablancaise se régionalise, le principal intérêt en serait «l'internationalisation » des entreprises marocaines. Celles-ci trouveraient, notamment en cas d'introduction en bourse, un potentiel d'actionnariat qui dépasserait les frontières nationales. Des candidats serieux «Mais hormis ce point, il n'y aurait pas de grandes retombées pour l'économie nationale. S'il y a afflux de devises, elles ne feront que transiter. Les grands gagnants seront surtout les intermédiaires financiers locaux », commente notre spécialiste. En Afrique du Nord, hormis le Maroc, les candidats les plus sérieux sont l'Egypte et la Tunisie. Celle-ci a d'ailleurs pris de l'avance avec le Tunis Finance Harbour, qui ambitionne de devenir la première plateforme financière offshore de la région. Elle abritera un centre de services d'investissement bancaire et de conseil, un centre de société, un centre d'assurance et un centre de transactions internationales. Les travaux de la plateforme doivent débuter au dernier trimestre 2009.